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Accord transactionnel entre Essakane et Etat burkinabè dans l’affaire charbon fin : « une grande déception » pour le REN-LAC

Le Réseau national de lutte anticorruption (RENLAC) a animé, ce 1er février 2024, une conférence de presse dans ses locaux à Ouagadougou pour donner sa lecture sur l’affaire charbon fin qui, après avoir tenu en haleine l’opinion publique durant 5 ans, a connu son épilogue judiciaire le 25 janvier dernier après l’accord transactionnel signé entre l’Etat burkinabè et la société minière IAM GOLD Essakane S.A. Une décision qui a déçu le RENLAC et qui l’a fait savoir au cours de sa conférence de presse.  

« C’est avec une grande déception que le REN-LAC a accueilli la décision du gouvernement de conclure un accord transactionnel avec IAM GOLD Essakane S.A et les autres personnes poursuivies, abandonnant ainsi la recherche de la lumière sur cette sombre affaire ». Ces propos tenus lors de la conférence de presse du REN-LAC ce 1er février, sont de son Secrétaire exécutif (SE), Sagado Nacanabo, et montrent à suffisance la désolation du réseau. En effet, selon M. Nacanabo, ce procès qui était d’un enjeu capital pour les acteurs engagés dans la lutte contre la corruption et pour une gouvernance vertueuse dans le pays, était une « occasion en or pour mettre à nue non seulement les insuffisances textuelles exploitées par les sociétés minières pour siphonner nos ressources, mais aussi les mauvaises pratiques de l’administration publique ».  Mais le SE a regretté qu’après 5 ans de combat, « la soif de vérité et de justice n‘a pas été étanchée avec ce règlement transactionnel » qu’il considère comme « une mauvaise affaire ».

A son avis, la tenue effective du procès à son terme n’empêchait nullement, sur le plan juridique, les différentes parties de conclure un accord transactionnel si elles le désiraient par la suite. « Mais au moins, le procès aurait eu le mérite d’éclairer l’opinion sur le fond de cette sombre affaire et de condamner les coupables s’il y a lieu. L’aboutissement de ce dossier aurait été un message fort envoyé à la fois aux multinationales qui exploitent nos ressources minières et aux nationaux qui se permettent des libertés avec les ressources de l’Etat. C’était bien l’occasion de sonner le glas de l’impunité et faire comprendre que le Burkina mérite respect », a affirmé M. Nacanabo. « Aujourd’hui, quand vous entendez tous les discours, le Burkina veut se présenter comme un pays de dignité. Quand vous optez d’emprunter cette voie, vous aller voir le manger, vous avez faim mais vous n’allez pas manger parce que vous voulez garder votre souveraineté. Nous entendons bien ce discours et sommes prêts à l’accompagner.  Par contre, si entre temps on dit ci et on fait ça, on ne comprend pas. Sinon, la vérité, aux yeux du REN-LAC, de façon absolue, en valeur, doit être mieux que l’argent. C’est comme Norbert Zongo le disait : chacun a son prix mais le prix 9 milliards de FCFA là, pour ce dossier, n’est pas arrivé », a-t-il fait savoir indiquant que l’Etat aurait pu engranger plus d’argent, au moins 50 milliards de FCFA. Au regard de sa déception, le REN-LAC entend-il faire appel ? « Quand vous faites appel, c’est que vous attendez quelque chose. La simple déception ne peut pas vous amener à engager une procédure judiciaire. C’est une leçon que vous tirez pour les autres fois, ce n’est pas suffisant pour faire appel. Ce n’est pas un motif suffisant pour faire appel », a répondu le secrétaire exécutif.

Il a félicité les acteurs judiciaires, les agents de l’Etat, les journalistes et les acteurs de la société civile qui ont porté le combat durant toutes ces années. Il a appelé les populations à poursuivre la veille citoyenne en vue de l’avènement d’une société burkinabè engagée dans son ensemble pour la défense et la promotion de l’intégrité et de la bonne gouvernance.

Colette DABO

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