La Conscience pour un moratoire pour les élections (COSEMEL) a animé une conférence de presse ce 11 juin 2020, à Ouagadougou. A travers cette conférence, la CONSEMEL appelle au report des élections de 2020-2021 et la mise en place d’une transition.
L’opportunité de la tenue ou non du double scrutin de novembre prochain au Burkina Faso, est diversement appréciée par les différents acteurs politiques et ce, au regard de la crise sécuritaire qui frappe le pays. En effet, si une certaine opinion est favorable à la tenue de ces élections, la Conscience pour un moratoire des élections(CONSEMEL) quant à elle, « appelle à un report des élections de 2020 et 2021 et la mise en place d’une transition qui ne serait nulle part, pareille à la transition de 2014 », a laissé entendre, Toro Drabo, président du PDP/PS. Ainsi propose-t-elle « une transition n’excédant pas trois ans pour créer les conditions nécessaires et suffisante pour une élection véritablement démocratique ». Cette transition aura pour objectifs de « pacifier tout le pays, d’éponger les passifs majeurs, d’adopter une constitution populaire », a indiqué Toro Drabo. La mise en œuvre de cette transition passera, selon lui, par la mise en place d’institutions notamment « un présidium à la tête de l’Etat composé de tous les représentants de tout le pays ; un gouvernement composé de partis politiques avec une égalité entre ex-majorité et ex-opposition, OSC, syndicats et les représentants de forces morales et de défense ». A en croire les conférenciers, « le report des élections est une préoccupation visant à garder la permanence de l’Etat partout, donc l’unité du peuple tout entier ». Pour la COSEMEL, nombreuses raisons justifient leur option pour un report de ces élections, à savoir l’insécurité, les difficultés liées à l’enrôlement des électeurs de l’intérieur comme de l’extérieur. « La CONSEMEL veut des élus qui ne s’obtiendront pas sur les cadavres des Burkinabé, ni sur leur misère », s’est indigné le président du PDP/PS. Pour les conférenciers, face à l’insécurité grandissante, l’heure n’est donc pas à l’organisation des élections mais de travailler à « l’indivisibilité du territoire, au maintien de la démocratie sur rail et à l’assurance d’un développement endogène ». Pour venir à bout de l’insécurité, la COSEMEL estime que « seule une guerre par le peuple et pour le peuple, et dans sa culture en ordre de bataille avec les FDS, peut garantir une victoire éclaire et irréversible ».
En rappel, la CONSEMEL est composée pour l’instant de deux partis affiliés à l’opposition politique, à savoir le PDP/PS dont le président est Toro Drabo et du PRIT LANAYA de Mamadou Kabré.
Soamindi Gilbert ONADJA
(Stagiaire)
