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SITUATION EN LIBYE : Que faire ?  

 

Longtemps souhaitée et encouragée par les Occidentaux, l’arrivée du nouveau Premier  ministre libyen à Tripoli, le 30 mars dernier, a fait monter la tension d’un cran en Libye.  Aussitôt arrivé, Fayez el Sarraj a été, illico presto, prié de quitter la capitale ou à défaut, de se soumettre à l’autorité des dirigeants d’Aube de la Libye qui contrôlent  des infrastructures stratégiques telles que l’aéroport de Tripoli. La situation est d’autant plus complexe que le choix de ce nouveau Premier ministre est contesté par les deux autres gouvernements, ceux  de Tripoli et de Tobrouk, qui estiment qu’il a été imposé par les Occidentaux.  Tripoli va t-elle à nouveau entrer en ébullition ? Va-t-on assister à une guerre pour le contrôle  de cette ville portuaire aux immenses richesses?  Le risque qu’on en arrive là est bien réel.  Car, déjà, de violents accrochages ont éclaté autour de la Place des martyrs le jour même de l’arrivée du chef du nouvel exécutif.  On a le sentiment que les intérêts personnels ont pris le dessus sur l’intérêt supérieur de la Nation, à telle enseigne que les Libyens semblent aujourd’hui incapables de résoudre le moindre problème par le dialogue. Pour un oui ou pour un non, on  fait parler les armes. Un pays, trois gouvernements, quel bazar ! Il n’y a qu’au pays de Mouammar Kadhafi que l’on peut rencontrer une telle situation.  La Libye, il faut bien le dire, est devenue un véritable capharnaüm où même un chien de berger ne peut retrouver son maître. Le chaos libyen est si dramatique qu’il ne laisse personne indifférent, sauf malheureusement les Libyens eux-mêmes qui, cinq ans après la chute du régime dictatorial de Mouammar Kadhafi, peinent à trouver un homme consensuel pour diriger le pays.

A défaut de trouver l’homme providentiel, il faut user de la force pour imposer la paix

Malgré le péril djihadiste, en l’occurrence Daesh qui gagne du terrain de jour en jour dans le pays, les Libyens semblent amnésiques face au malheur qui les frappe. En général, lorsque deux personnes se battent pour la possession d’un bien, c’est un troisième larron qui parvient à les mettre d’accord. Mais dans le cas libyen, la situation est tout autre. Si bien que l’on se pose finalement la question suivante : que faire? Faut-il mettre la Libye sous tutelle ou faut-il transformer le pays en fédération pour contenter chaque faction? La première solution n’est certainement pas la meilleure, car même les Libyens qui souffrent aujourd’hui le martyre, s’opposeraient à une telle idée. La seconde paraît également difficile à mettre en œuvre au regard de la configuration tribale du pays et des conséquences qu’une telle idée pourrait engendrer pour le reste de la sous-région. Face à l’introuvable consensus en Libye, toutes les voies sont à explorer, y compris celle des élections. Une élection présidentielle pourrait permettre d’avoir un homme qui ait l’onction populaire, plus de légitimité et sur qui l’on pourrait s’appuyer pour construire la paix en Libye. Mais comment organiser une élection présidentielle dans un pays où on a deux parlements et où personne ne sait qui incarne l’autorité ? Faut-il un ange ou un Archange comme en Centrafrique pour espérer pacifier la Libye? En tout cas, à défaut de trouver l’homme providentiel, il faut user de la force pour imposer la paix.  Et tout laisse croire que c’est l’option des Occidentaux qui ont décidé d’accorder un total soutien au nouveau Premier ministre. Il urge de  mettre fin à cet imbroglio qui ne profite qu’à Daesh.

Dabadi ZOUMBARA  

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