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KOSSOUKA VOYAGE AU PDG DE STAF: « Vous n’avez pas été prudent »

Suite à la dernière sortie du président directeur général de la Société de Transport Aoréma et frères (STAF) dans nos colonnes en date du 28 juillet 2020, où nous mentionnions qu’il était en colère, nous avons été approché par la Société  Kossouka voyage, déjà liquidée, représenté par son ex-administrateur général adjoint, Issouf Ouédraogo Kossouka. Objectif de son droit de réponse, revenir sur la genèse de cette affaire qui a amené l’expulsion de STAF de cette gare située dans la zone de Théâtre populaire. Il nous a donné sa version des faits  dans ses locaux, sis à  Gounghin, dans la matinée du jeudi 30 juillet 2020.

Cette réaction se veut comme un droit de réponse à tout ce qui est dit «  dans la presse » au sujet de l’ex-gare de Sans Frontières et ce, depuis l’expulsion de STAF il y a de cela cinq mois maintenant. Nous avons échangé avec l’administrateur général adjoint, au moment où la société Kossouka voyage achetait ce terrain, aujourd’hui querellé, avec la société Sans frontières. C’est une société liquidée dont la procédure est entre les mains du syndic liquidateur. « On a voulu  réagir car l’affaire persiste et nous sommes cités. Nous voulons donc donner notre version des faits jusqu’à la liquidation de notre entreprise ». C’est par ces mots que le désormais ex- administrateur de Kossouka voyage a donné la raison de ce droit de réponse. Et de préciser que pour  ce qui se passe actuellement, ils n’y sont pour rien surtout que l’affaire est en justice.  Quelle est donc cette version des faits selon  Kossouka ?

Issouf Ouédraogo nous en parle : « Nous sommes entrés sur le site de Sans Frontières avec un contrat de location. Par la suite, ils nous ont proposé une promesse de vente qu’on a acceptée en 2007. Pour la somme prévue dans le contrat, nous avons pu payer 2/3 du montant convenu. Il restait donc le dernier tiers ». Mais entre-temps, l’administrateur général adjoint a eu des démêlés judiciaires. En effet, les affaires de son entreprise n’étaient plus au beau fixe. Conséquence, le reliquat n’a pas pu être soldé avant l’échéance. C’est ainsi que la société Sans Frontières les a traduits en justice à l’effet de résilier le contrat de la promesse de vente, nous explique-t-il. « En première instance, la Justice leur a donné raison. Comme nous n’étions pas d’accord, nous avons fait appel ».

« J’ai le sentiment que Sans Frontières n’a pas joué franc jeu»

C’est suite donc à cet appel que OTAM interviendra dans cette affaire et comment ? Le désormais ex-administrateur de Kossouka voyage nous en dit plus : « Nous avons trouvé une solution pour solder la dette. Nous avons donc donné la gare à OTAM ». C’est cette cession à OTAM qui lui a permis d’envoyer par voie d’huissier, le reste de la somme convenue avec Sans Frontières. « Et l’ex-directeur de cette société a refusé de prendre le chèque. C’est là que notre inquiétude a commencé ». Et pourquoi ? «  Vous traduisez des gens en justice par rapport à un reliquat. On vous l’envoie et vous refusez. Toutes ces pièces existent comme cela a été fait par voie d’huissier. Nous les avons versées au dossier en  appel », foi de Issouf Ouédraogo. C’est aussi pendant que l’appel est en cours que la SGBB (ancienne appellation de la SGBF)  entre en scène, selon notre interlocuteur (voir encadré). « C’est là maintenant que nous avons eu l’information de la part de notre avocat, qu’il a eu la main levée sans qu’on ne reçoivent la garantie de la dette qui était le titre d’exploitation  au niveau de cette banque ». Et de s’interroger sur cette main levée : «  Pourquoi en tant que titulaire d’un compte, on reçoit une main levée sans savoir ce qui s’est vraiment passé et ce jusqu’à aujourd’hui ?». A cette interrogation, s’en est suivie une investigation qui a permis «  de découvrir que quelqu’un a payé notre dette. Nous étions étonnés par cette action ».  Il se trouve que le chèque a été donné à Sans Frontières par le PDG de STAF, ce qui a permis de solder cette dette envers la SGBB en vue de reprendre le permis d’exploitation du terrain). «  Nous ne savions pas qu’au Burkina, une tierce personne peut aller payer votre dette afin de retirer votre titre d’exploitation. C’est par la  suite qu’on a appris que c’est le PDG de STAF qui a réglé la dette ». Avant de dénoncer : «  J’ai le sentiment que Sans Frontières n’a pas joué franc jeu. Je trouve aussi que le PDG de STAF n’a pas été prudent. En effet, il a pris des risques inconsidérés en allant payer notre dette à notre insu à la banque sans que nous ne soyons informés ni par la banque, ni par Sans frontières, ni par STAF. Il aurait dû se renseigner avant de procéder à cette transaction. Nous appartenons tous à la même faîtière. Qu’est ce qui l’empêchait de venir se renseigner auprès de nous » Avant de marteler : « Nous sommes toujours dans la légalité. Jusqu’à preuve du contraire par une décision de justice, la gare nous appartient toujours par le biais du syndic liquidateur de Kossouka voyage ». Une situation qui justifie aisément, selon lui, le fait qu’OTAM ait donné la gare en location à la société Rakiéta. «  Car nous avons signé un document de vente avec lui. Ce qui fait qu’il est le propriétaire de la gare. C’est STAF qui a expulsé la société Rakiéta en premier, cette dernière l’a aussi expulsé à son tour de la gare quand elle a eu gain de cause devant la Justice. Quand Rakiéta était aussi dans cette gare, elle était animée. Une gare, c’est un marché. Même quand nous y étions, elle était animée », relève-t-il. «  Il ne peut pas se dire propriétaire de cette gare parce qu’il a payé notre dette à la SGBB. Il savait que c’est nous qui étions dans la gare. Malgré cela, Sans Frontières vient le voir et il signe un chèque. C’était trop facile ». Notre interlocuteur indique que quelle que soit l’issue de l’appel, c’est le syndic liquidateur qui s’occupera de tous ceux à qui sa société devait. Il nous informe par ailleurs que même la société Sans frontières a déjà produit sa créance, à savoir la valeur de la vente du terrain avec STAF et celle-ci est versée au niveau de ceux qui s’occupent de sa liquidation qui est déjà prononcée. « Chacun aura sa part en fonction de la valeur monétaire de la liquidation. Le PDG de STAF est quelqu’un que je respecte beaucoup. Mais je lui demande de ne pas aller vite en besogne et d’attendre le délibéré de l’appel. Nous en tant que tels, nous n’avons plus rien à avoir avec cette affaire », a affirmé Issouf Ouédraogo. Sur la question des 15 000  litres de carburant du patron de STAF, notre interlocuteur dit ceci : « La ferraille et des immondices sont entassées devant la gare depuis son expulsion. Cela ne peut permettre à personne d’y accéder ainsi que lui-même. A ma connaissance, le patron d’OTAM ne l’empêche pas d’aller prendre son carburant. D’ailleurs, la Justice lui a dit qu’il peut prendre ce carburant ».

 « Le Pays »

ENCADRE 1

 Issouf Ouédraogo donne les raisons de sa démarche vers OTAM

 « C’est sur  la base du permis d’exploitation comme garantie que nous avons eu le prêt avec la SGBB. Et c’est après avoir fait  l’appel dont on attend toujours le délibéré, que la SGBB a demandé la liquidation de Kossouka voyage, dans l’objectif’ de recouvrer sa créance. Sans Frontières était la caution de notre prêt au niveau de cette banque. La banque ne pouvait pas demander à Sans Frontières de nous retirer le permis d’exploitation puisque la procédure était en cours et l’est toujours. Notre démarche auprès du PDG de OTAM  était seulement de nous libérer vis-à-vis de Sans Frontières. Pour nous, comme l’affaire était en appel à cause du non-paiement du reliquat, c’est pourquoi nous avons entrepris cette démarche vers OTAM afin de régler cette affaire malgré qu’elle est en appel. Tout le monde sait que quand on rend une décision de justice, toutes les parties peuvent faire appel. Une partie de cette transaction avec OTAM nous  aurait servi aussi à payer notre dette à la SGBB.»

 ENCADRE 2

 Pourquoi le contrat de vente entre Kossouka voyage et OTAM n’a pas encore été enregistré aux impôts?

 «  Cela n’a pas été fait parce que le dossier suit son cours au niveau de la Justice. Il faut que la Justice délibère avant tout autre action. Notre convention de vente a prévu que tout cela devait être formalisé à la fin de la procédure», a expliqué Issouf Ouédraogo.

Source: « Le Pays »

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