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COUP  D’ETAT MILITAIRE AU MALI : « c’est un message fort envoyé dans la sous-région », Zoubaviel  David Dabiré, journaliste

Ceci est la réaction de citoyens de la ville de Ouagadougou au lendemain du  coup d’Etat survenu au Mali.

Zoubaveil David Dabiré, journaliste

« Au-delà du Mali, c’est un message fort envoyé  dans la sous-région »

« Un putsch n’est certes pas la meilleure façon d’insuffler une nouvelle gouvernance dans un pays. Mais dans le cas du Mali, qu’est-ce que le peuple perd avec ce putsch ? La démocratie ? La bonne gouvernance ? La stabilité ? L’unité nationale ? Rien de tout ça !! Avec IBK, le pays était à terre au propre comme au figuré. Et comme dit l’adage, celui qui est couché à même le sol n’a plus peur de tomber. C’est en partie pour cela que le peuple qui demandait depuis un temps son départ s’est rallié à la cause des putschistes, leur octroyant une once de légitimité. Au-delà du Mali, c’est un message fort distillé dans la sous-région ouest-africaine qui ploie aujourd’hui sous le joug de dirigeants de plus en plus illégitimes et qui pourraient subir la situation malienne ! Tout ce que l’on peut espérer, c’est que les militaires recadrent la marche de la Nation et organisent des élections sincères qui mettront en compétition tous ceux qui le souhaiteront ! »

Jean Baptiste Bouda, journaliste à la RTB

« J’ai véritablement peur que cette situation ne puisse profiter aux groupes djihadistes »

« Le Mali tombe encore dans cette turpitude quand on sait qu’il y a eu des cas similaires. On se rappelle encore du cas  de Haya Sanogo qui avait décrié la gestion du pouvoir dans le temps. Il trouvait que l’armée n’avait pas les ressources nécessaires pour aller au front, par la faute de la hiérarchie et nous savons à quoi cela a  abouti plutôt que de résoudre le problème. Au contraire, cela avait fait l’affaire des groupes terroristes qui ont gagné un peu du terrain. On a véritablement peur que cette situation au Mali ne profite aux groupes djihadistes qui vont profiter de ces temps de flottement pour essayer de renforcer leur position. Mais est-ce que ce coup d’Etat peut permettre au Mali de soigner ses maux ? Je ne pense pas. Il faut encore d’autres actions telles que la lutte contre la corruption. J’ai vraiment peur pour le Mali et même pour toute la sous-région, notamment  des pays comme le Burkina Faso et d’autres pays de la sous-région qui peuvent souffrir du fait que le Mali soit enrhumé aujourd’hui ».

Pascal Zaïda du CED

« Il faut saluer la détermination et le sens élevé et de responsabilité des militaires »

« La situation que vit le Mali ne nous surprend pas parce que vous êtes sans ignorer que depuis un bout de temps, le peuple malien est confronté à une énorme difficulté. Et je peux dire que les mêmes problèmes que le peuple malien vit,  c’est le même que le peuple burkinabè traverse. Mais le Mali est allé très loin jusqu’à ce qui est arrivé. Nous avons estimé que dès les premières manifestions, le président IBK allait tenter  de tendre la main au M5. On se disait qu’il était temps de regarder comment il fallait envisager une solution à cette crise. Malheureusement,  ce qui est arrivé est arrivé, mais ce qu’il faut saluer dans tout ça, c’est la détermination mais surtout le sens élevé et de responsabilité tant au niveau civil que militaire. Parce qu’il est très difficile d’opérer un tel coup d’Etat, sans effusion de sang. Le Mali a donné le bon exemple. Lorsque le peuple se met débout pour  revendiquer son droit, il faut que les gens le comprennent. Maintenant, je pense que la communauté internationale doit accompagner le Mali vers une transition. Il faut aller à une transition inclusive, afin qu’un dialogue national puisse être instauré. Que ce dialogue national permette d’ouvrir toutes les vannes afin qu’ils aillent à une élection apaisée, transparente et acceptée par tous. C’est pourquoi tout débat qui intéresse la vie nationale d’un pays se doit d’être inclusif et impartial. Il faut féliciter le peuple, malien et encourager son armée et les accompagner à faire avancer ce pays surtout de façon inclusive, pas à la manière du Burkina Faso ».

Massourou Guiro du MPRSCA

« Le problème des Maliens aujourd’hui, ce n’est pas un coup d’Etat »

« Je condamne fermement un coup d’Etat quelles  que soient les raisons avancées pour expliquer son bien-fondé. Pour moi, un coup d’Etat reste un coup d’Etat, il faut que la CEDEAO, l’Union africaine, l’Union européenne condamnent cela. Pour moi, il y a plusieurs actions pour susciter l’alternance au lieu d’un coup d’Etat. C’est un véritable recul de la démocratie. Le problème des Maliens aujourd’hui, ce n’est pas un coup d’Etat qui les intéresse mais plutôt le Nord qui est en train d’échoir entre les mains des groupes armés. Est-ce que les mutins ont la pleine certitude de reprendre cette partie du territoire ? L’Afrique doit plutôt se réveiller pour faire barrage à la colonisation, car c’est la seule alternative pour aboutir à une démocratie véritable. Ce n’est plus un secret de polichinelle, c’est presque tous les colonies françaises qui ont ce véritable problème de démocratie ».

Ives Kazoni

« C’est déplorable que ce soit un coup d’Etat qui contraigne IBK à la démission »

« Je pense que le coup d’Etat était prévisible vu que pendant longtemps, le président IBK était contesté par la rue. C’est déplorable que ce soit un coup d’Etat qui intervienne et le contraigne  à la démission. C’est un recul de la démocratie en Afrique et je condamne avec la dernière énergie ce qui est arrivé au Mali. Je crains fort que le Mali ne sombre dans un chaos total. Je suis certain qu’avec les multiples condamnations de la communauté internationale, les mutins seront  asphyxiés. Je souhaite un dénouement heureux de la situation et je suis de tout cœur avec le peuple malien car le Mali est un pays frère ».

N’vindoubè Nestor Yé

« En tant que républicain, je condamne ce putsch »

« Ce énième coup d’Etat donne raison à l’ancien président français Jacques qui affirmait, en 1992, que la démocratie est un luxe pour l’Afrique. Sinon comment comprendre que IBK, à peine élu à 67,2%, ne puisse pas terminer son mandat ? Une chose est claire, il ne suffit pas d’être élu mais il faut être bien élu et surtout faire la volonté du peuple. Les maliens doivent avoir cette intelligence collective de reconstruire très rapidement ce qu’ils ont déconstruit afin que le Mali retrouve son statut d’antan comme étant un exemple de démocratie en Afrique occidentale à un moment donné, bien vrai qu’il ait connu une succession de putschs. Mais en tant que républicain, je condamne ce putsch mais vivement que les hommes forts d’un moment placent toujours l’intérêt supérieur du peuple malien devant et avant tout ».

Mohamed Barry

« C’est un coup d’Etat salvateur pour le peuple malien »

« Pour moi, le coup d’Etat militaire intervenu, au moment où le peuple malien aspirait à un changement, est la bienvenue. C’est un coup d’Etat salvateur pour le peuple malien. C’était prévisible. Je déplore les sorties de la communauté internationale et de la CEDEAO qui ne sont autres que les syndicats de chefs d’Etat africains. J’ai honte de cette manière de faire de cette organisation sous régionale. Elle gagnerait à défendre le peuple plutôt que de passer tout son temps à défendre des dirigeants corrompus, incompétents et incapables d’assurer la sécurité de leurs peuples. Elle doit anticiper certains événements au lieu de venir en sapeurs-pompiers ».

Propos recueillis par Didèdoua Franck ZINGUE

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