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RECONCILIATION NATIONALE : Zèph rencontre les ayants droit des victimes politiques

Le ministre d’Etat chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, Zéphirin Diabré, a tenu une rencontre des ayants droit des victimes des crimes de sang, et les blessés, suite aux évènements politiques que le Burkina a connu, ce 25 mars 2021 à Ouagadougou. L’objet de la rencontre, selon le Zéphirin Diabré était d’évoquer avec ces ayant-droits la mission qui lui été confiée par le président du Faso et recueillir des propositions dans le cadre de la mise en place d’une stratégie nationale de réconciliation nationale et de cohésion sociale.

 Près de quatre heures d’horloge. C’est le temps qu’a duré de la concertation entre les ayants droit des victimes des crimes de sang, et les blessés, suite aux évènements politiques que le Burkina a connu, et le ministre en charge de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Pour une compréhension commune de la mission qui lui a été confiée par le président du Faso, Zéphirin Diabré a procédé à déclinaison de sa mission, dès l’entame de la rencontre. En effet, a-t-il indiqué, selon sa lettre de mission, le ministre d’Etat chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion, assure la mise en œuvre et le suivi de la politique du gouvernement en matière de réconciliation nationale et de cohésion sociale. « A ce titre, il est chargé de l’élaboration, de la mise en œuvre et du suivi d’une stratégie nationale de réconciliation, de concert avec tous les acteurs », a fait savoir Zéphirin Diabré, avant d’indiquer que la rencontre servira de cadre de proposition d’un schéma, pour l’élaboration d’une stratégie, qui aboutira à la réconciliation nationale. Après le bref exposé du ministre Diabré, la parole a été donnée aux participants de la rencontre. Ce que l’on peut retenir des différentes interventions, les burkinabè ne peuvent aller à la réconciliation sans un dédommagement préalables des victimes, de quelque ordre que ce soit. Aussi, le tryptique vérité- justice -réconciliation était le leitmotiv de la plupart de ceux qui ont pris la parole.

Halidou Ouédraogo, ancien président du MBDHP qui a pris la parole en premier, a salué le travail des différentes tentatives de réconciliation qui ont été faites sous le régime du président Blaise Compaoré ainsi que sous la transition. En prenant l’exemple du Rwanda qui a connu le génocide et de l’Afrique du Sud qui a connu l’apartheid, l’ancien praticien du droit a fait savoir que le Burkina peut aller et doit impérativement aller à la réconciliation. Cependant, Halidou Ouédraogo a insisté qu’on ne peut aller à la réconciliation sans la justice. Il a ensuite fait remarquer que pour les dossiers qui ne peuvent être traité par la justice classique, le président du Faso et le ministre chargé de la réconciliation nationale, de concert avec le corps de la magistrature peuvent instituer des tribunaux spéciaux pour les vider.

Une vue des participants à la rencontre

Embouchant la même trompète, le président de l’Union des familles des martyrs de l’insurrection populaire, P K Victor Pouahoulabou a dit tenir mordicus à la justice et à l’apaisement des cœurs avant toute tentative de réconciliation. Il a estimé que c’est la troisième tentative de réconciliation à laquelle le peuple burkinabè assiste. « En 2001, Blaise Compaoré a roulé tout le monde dans la farine à travers un simulacre de réconciliation », a laissé entendre P K Victor Pouahoulabou. Il a poursuivi en ces termes : « sans la justice et la bonne gouvernance, le ministre Diabré n’aura quelqu’un avec qui aller à la réconciliation, parce que nous n’avons plus confiance aux hommes politiques ». Pour lui, il a fallu l’insurrection populaire pour que la démocratie s’installe au Burkina, mais la gouvernance du pays ne va pas dans le sens voulu par le peuple. Selon Malika Sondé, du collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), pour parvenir à la réconciliation, il y faut des préalables, qui ne sont autres que : le rétablissement des faits parce qu’il y a des faits ont été travesti au cours de l’histoire, la situation des responsabilités des personnes impliquées dans les faits et surtout la justice. Sans ces préalables, a-t-elle insisté, on ne pourrait parler de réconciliation.

Au terme des échanges, le ministre Zéphirin Diabré a promis transmettre les propositions et préoccupations des participants au président du Faso dans une perspective de recherche de solutions.

Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO

 

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