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MORTALITE INFANTILE : Djantoli pour contrer le phénomène

Djantoli – « veille » en Bambara – permet le suivi à distance de la santé des nourrissons et enfants au Mali et au Burkina. Un service conçu pour endiguer la mortalité infantile et la faible couverture médicale à domicile. 6 000 familles s’y sont abonnées dans les deux pays. L’association espère étendre encore la diffusion de son modèle de soins.

Au Mali et au Burkina, l’association veut s’attaquer aux taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans, encore parmi les plus élevés au monde. Ainsi, on comptait 83 décès d’enfants de moins de cinq ans pour 1 000 naissances au Mali en 2015 selon l’Organisation mondiale de la Santé, et 60 au Burkina Faso, quand la moyenne mondiale s’établit à 43 décès pour 1 000 naissances.

Les familles peuvent souscrire au service, moyennant le paiement d’une contre-partie financière variant entre 500 et 1 200 F CFA par mois (entre 0,7 et 1,8 euros) leur donnant accès à un carnet de santé électronique sur mobile conçu pour le suivi médical des enfants de zéro à cinq ans, ainsi qu’à une sécurité sociale sommaire et des tarifs préférentiels sur certains soins médicaux.

L’application est, elle, utilisée par plusieurs agents itinérants de santé, recrutés par Djantoli. Ces derniers passent à échéances régulières dans les foyers des familles abonnées, pour suivre l’état de santé de l’enfant et détecter d’éventuelles pathologies.

 « L’application permet de constituer un carnet de santé dématérialisé pour l’enfant. À chaque visite, on complète son dossier en y indiquant son poids, les symptômes qu’il présente comme la diarrhée, les vomissements ainsi que le suivi vaccinal », explique Anne Roos-Weil, cofondatrice et directrice de Djantoli.

Les agents de terrain y décrivent également les signes visibles de fièvre ou de toux. Autant d’informations ensuite envoyées aux centres de santé partenaires de Djantoli où les dossiers médicaux de chaque enfant sont consultables par des professionnels de santé.

« Quand je reçois ces données, j’envoie un sms pour dire que tel ou tel enfant est à surveiller ou à convoquer immédiatement pour être consulté », explique Philippe Tassimbedo, responsable du Centre de santé et de promotion sociale de Zagtouli, dans la banlieue de Ouagadougou.

Au Mali, le principe est analogue. C’est même là que Djantoli a conduit ses premières expériences en 2008, avant de se structurer sous forme d’une association deux ans plus tard, après avoir été finaliste du Globel Social Venture Competition, le prestigieux concours mondial organisé par l’université américaine de Berkeley.

Son périmètre était alors limité à deux communes de la capitale Bamako. Un modèle qui a bien grandi depuis. Au total, dans les deux pays, 6 000 enfants sont désormais suivis par Djantoli, et seuls six décès dans les familles inscrites ont été enregistrés.

S’ajoute au suivi médical à distance, une forme d’assurance santé à laquelle les familles peuvent également souscrire pour 500 F CFA par mois. Elle leur donne droit à des consultations gratuites et à 50 % de réduction sur les frais des soins médicaux dans cinq centres de santé partenaires de Bamako, à N’Tominkorobougou, Samé ou Badialan par exemple…

C’est fort de son succès au Mali que l’association a élargi ses activités au Burkina Faso. Un développement rendu possible par l’encadrement de Pierre Carpentier, le directeur général adjoint des investissements chez le capital-investisseur I&P, et de l’ingénieur Télécom, Antoine de Clerck, qui est aujourd’hui président de l’association, après des passages chez Orange Mali et Méditel au Maroc.

Au Burkina, où Djantoli est présent depuis 2013, les activités sont pour l’heure étendues aux quartiers périphériques (Zagtouli, Pissy et Karpala) de la capitale et à Fada N’Gourma, à 200 km à l’est de Ouagadougou.

Mais contrairement au Mali, Djantoli essaie de contourner la gratuité des soins accordés aux enfants âgés de zéro à cinq ans en vigueur depuis avril dernier en élargissant son offre à l’ensemble du foyer…

Le succès de l’approche conforte Djantoli, qui entend maintenant plaider son cas auprès des pouvoirs publics, espérant que le modèle pourra être répliqué à grande échelle.

À Zagtouli, en banlieur de Ouagadougou, 800 enfants sont suivis sur la plateforme. ..

Seule une petite part des coûts de fonctionnement couverts par les cotisations

Avec seulement 30 % de ses coûts de fonctionnement couverts par les cotisations (72 000 euros par an, selon une estimation de Jeune Afrique se basant sur une cotisation moyenne par famille d’un euros par mois), Djantoli doit encore affiner son modèle économique. L’association dispose d’un budget annuel de 450 000 euros, pourvus à 80 % par des donateurs à l’image des fondations Merieux, Caritas, Pierre Fabre et Sanofi Espoir.

Source : jeuneafrique.com

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