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SOMMET DU CONSEIL DE L’ENTENTE : une structure qui a vécu et qui demande à revivre

Le 11 juillet 2016,  s’est tenu à Niamey dans la capitale nigérienne, le sommet des Chefs d’Etat des pays membres du Conseil de l’Entente (CE). Les 5 pays qui le composent, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Togo, ont chacun à leur tête une nouvelle génération de dirigeants qui n’ont pas la même vision que ceux qui l’ont porté sur les fonts baptismaux en 1959, au regard des nouveaux paradigmes auxquels fait face chacun des pays. Si le but de cette entité régionale à l’origine, c’est d’assurer à ses membres le développement par la paix et l’entente commune entre eux, la réalité sur le terrain aujourd’hui laisse voir une structure qui a visiblement perdu ses lettres de noblesse, après un si long temps de léthargie. Faut-il le souligner, ce premier outil d’intégration régionale a été utilisé à des fins diplomatiques par Houphouet Boigny, un des pères fondateurs de la structure, et depuis les années 90, cet instrument de coopération a excellé dans l’organisation des loteries nationales du CE, les autres programmes de développement étant au ralenti. Et l’on ne saurait être surpris de cet état de fait, les pays membres n’ayant pas toujours été à jour de leurs engagements statutaires. Après le sommet de Cotonou en 2011, qui avait plus l’air d’une manœuvre diplomatique, le sommet de Niamey, le 11 juillet dernier,  a le mérite de remettre sur selle un organisme sous-régional qui a longtemps végété et qui peut s’avérer utile, notamment dans la lutte contre le terrorisme.  Cela dit, il y a dans l’espace de l’Entente, une certaine instabilité sociopolitique liée à la confiscation du pouvoir. Et en la matière, on peut indexer le mouton noir de la bergerie, Faure Gnassingbé pour ne pas le nommer, qui a affiché sa totale aversion pour l’alternance. Ironie du sort, c’est à lui qu’échoit cette fois-ci, la présidence du Conseil. Une situation qui pourrait s’expliquer par l’absence de critères de convergence en termes de démocratie dans l’espace Entente et qui peut laisser croire qu’en réalité ses pairs africains ne font pas de la démocratie, un véritable souci. Confier la présidence en exercice du CE à un président comme Faure Gnassingbé, revient à poser cette question : comment tendre vers une dynamique soutenue par l’idéal démocratique avec un leader hostile à l’alternance, dans l’espace Entente ?

 Les questions de sécurité, de lutte contre le terrorisme sont au cœur des orientations nouvelles

 Par ailleurs, la pléthore d’organisations sous-régionales peut ralentir les efforts des pays à aller plus efficacement vers le développement. Toutefois, les textes qui régissent la structure  ont évolué pour prendre en compte les réalités nouvelles dans chacun des pays. A ce titre, le CE peut demeurer cet instrument économique et politique permettant aux 5 pays membres d’avancer rapidement au plan économique, culturel ou politique, avec la réalisation d’ouvrages ou d’infrastructures au profit des populations. Si les fondateurs du CE ont eu une vision modeste  quant au rôle qui lui était confié, les leaders actuels doivent se donner les moyens d’une vision plus ambitieuse pour que cette structure qui a vécu et qui demande à revivre, soit un véritable instrument de développement de la solidarité entre les nations et un moteur de l’intégration entre les peuples. La participation du Mali à ce  sommet en tant que pays observateur, témoigne de l’importance de la place du CE dans la sous-région. Au-delà des projets ou programmes de développement, les questions de sécurité, de lutte contre le terrorisme sont au cœur des orientations nouvelles à donner au Conseil de l’Entente.

 Lonsani SANOGO

 

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