Sale temps pour le camp du président congolais, Joseph Kabila. C’est le moins que l’on puisse dire. En effet, on n’a pas encore fini avec les remous socio-politiques que surgit un scandale dénommé « Lumumba papers ». Selon les documents fournis au journal belge « Le Soir » par l’un des petits neveux de Patrice Lumumba, Kabila et son entourage se seraient rendus coupables d’abus de biens sociaux. Ils auraient, à travers la banque BGFI, fait des montages financiers douteux. Et c’est pour éviter d’être complice de cette prédation des deniers publics que Jean Jacques Lumumba qui était un cadre dans ladite banque, a décidé de lever le lièvre. Mais comme il fallait s’y attendre, le Raspoutine en chef, Lambert Mendé, pour ne pas le nommer, a balayé du revers de la main ces accusations. Mendé peut jouer à l’avocat du diable, mais les Congolais ne sont pas dupes. Car, tôt ou tard la vérité finira par éclater. Les révélations du petit neveu du héros de l’indépendance ne sont peut-être que la face visible de l’iceberg. L’on pourrait même dire que les Congolais ne sont pas au bout de leurs surprises. D’ici à 2018, Kabila pourrait nous réserver encore bien des surprises désagréables. Car, si malgré le nombre de morts que le pays a enregistrées les 19 et 20 septembre 2016, le locataire du palais de Marbre de Kinshasa tient à y rester, c’est parce qu’il sait qu’il traîne des casseroles.
Il appartient maintenant à l’opposition de mettre la pression sur la Justice
C’est quand il sera évincé du pouvoir que le peuple se rendra compte de l’énormité de ses crimes. En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette affaire apportera de l’eau au moulin de l’opposition qui réclame à cor et à cri le départ de Kabila, au terme de son mandat constitutionnel. L’autre vérité est qu’elle constitue un camouflet pour tous ceux qui croyaient encore en la sincérité de Kabila fils lorsqu’il disait par la voix de la CENI que les élections ne pouvaient se tenir avant 2018, faute de moyens financiers. Or, c’est parce qu’il a fait main basse sur certains comptes de la CENI que celle-ci s’est retrouvée incapable d’organiser des élections à bonne date. C’est vraiment du Kabila. Et venant de cet homme, cela n’étonne personne. En effet, la RDC n’a jamais eu un président digne de ce nom. De Mobutu à Kabila en passant par Kabila père, la RDC n’a connu que de présidents prédateurs de richesses et de droits de l’Homme. Cela dit, il faut saluer le courage de Jean Jacques Lumumba pour avoir mis le doigt où ça fait mal. Car, il aura réussi à lever le lièvre et il appartient maintenant aux acteurs politiques, notamment l’opposition qui vient de célébrer les funérailles de ses martyrs, de mettre la pression sur la Justice, afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Certes, ce ne sera pas chose aisée, car on voit mal comment une Justice inféodée pourrait avoir le courage d’inquiéter un dictateur comme Kabila.
Dabadi ZOUMBARA
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