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MINI-SOMMET AFRICAIN DE MARRAKECH POUR LE RETOUR DU MAROC AU SEIN DE L’UA: l’opportunisme du roi Mohamed VI

Il s’est tenu, ce 16 novembre 2016, un mini-sommet des chefs d’Etat et de gouvernement africains, en marge de la COP 22, à Marrakech, au Maroc. Officiellement, il s’agissait de parler de  « défis  et enjeux  d’un développement durable en Afrique ». Mais en coulisses, nul n’ignore que pour le Royaume chérifien, c’était surtout l’occasion  de s’assurer  des soutiens  dans sa volonté de réintégrer  l’Union africaine (UA). En effet, après 32 ans de bouderie, le Maroc a fait part, en juillet 2016, de son intention de réintégrer le forum africain, dans sa nouvelle version UA, à l’occasion du sommet de Kigali. Le Maroc avait quitté l’OUA en 1984, en signe de protestation contre l’admission de la République sahraouie. S’étant rendu compte qu’il est difficile de faire cavalier seul, il commence à faire marche arrière ; d’où cette offensive diplomatique tous azimuts. Toutes les occasions semblent aujourd’hui bonnes pour le Maroc pour faire entendre sa cause, même s’il est conscient que sa démarche est perçue d’un mauvais œil par certains pays africains, qui ne s’en cachent pas d’ailleurs. C’est le cas de l’Egypte et de l’Algérie, pour ne citer que ces deux pays, qui n’entendent pas abandonner la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

 

Le Maroc devrait changer de stratégie

 

Cela dit, il faut craindre que le sommet de Marrakech ne ravive certaines vieilles querelles, le roi voulant faire de la COP 22 d’une pierre deux coups : parler de ce qui est climatique et mener en même temps un plaidoyer pour le retour de son pays au sein de l’UA. On se rappelle encore sa récente tournée en Afrique orientale et centrale  (Ethiopie, Rwanda et Tanzanie), la première du genre depuis son accession au trône il y a 16 ans, en vue d’améliorer la position diplomatique de son pays, et ce dans une manœuvre de contournement qui s’inscrit dans le prolongement de sa politique de partenariat avec les pays sub-sahariens comme le Sénégal, le Gabon  et la Côte d’Ivoire.    La question du Sahara occidental étant  un facteur majeur de stabilité politique au Maroc, selon les autorités, le rattachement du territoire fait l’objet d’un consensus national, et un gouvernement qui agirait à l’encontre de ce consensus, se heurterait immédiatement à une forte hostilité de la population. Dès lors, on se demande comment  va s’opérer la cohabitation entre ces deux pays au sein de l’UA ; étant entendu que  pour l’UA, la RASD est un Etat membre, avec toutes ses prérogatives.  Au regard de ce qui précède, le Maroc devrait changer de stratégie  et  faire sienne la résolution 1813 du 30 avril 2008 du Conseil de sécurité de l’ONU appelant les parties  à faire preuve de réalisme et  d’un   esprit de compromis, afin de maintenir l’élan imprimé  au processus de négociation.

 

Seydou TRAORE

 

 

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