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AUGMENTATION DU PRIX DES HYDROCARBURES: « le pouvoir du MPP ponctionne le pouvoir d’achat des populations pour combler les déficits qu’il a creusés » (CFOP)

Ceci est le compte rendu d’une réunion ordinaire du Cadre de concertation du chaf de file de l’opposition (CC/CFOP) tenue le 13 novembre 2018 et qui a porté sur la situation nationale marquée par l’augmentation du prix des hydrocarbures.

« Le mardi 13 novembre 2018, le Cadre de concertation du Chef de file de l’opposition politique (CC/CFOP) a tenu une réunion ordinaire au siège du CFOP. La rencontre, qui était présidée par le chef de file de l’opposition, M. Zéphirin Diabré, portait sur l’ordre du jour suivant :

– L’augmentation du prix du carburant ;

– La situation à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ;

– Le Code électoral ;

– L’organisation interne du Cadre de concertation et les perspectives de lutte.

I- L’augmentation du prix du carburant

Comme tous les Burkinabè, les responsables de partis d’opposition ont pris connaissance de la décision du gouvernement d’augmenter le prix des hydrocarbures.

De tout temps, l’Etat subventionne les hydrocarbures, notamment dans le souci d’alléger le coût de l’électricité et de favoriser la consommation de gaz, et éviter ainsi la déforestation. Les subventions ne sont pas nées avec le pouvoir du MPP. C’est un devoir dont tous les régimes passés se sont acquitté sans procéder à des hausses de cette amplitude.

L’augmentation décidée par le gouvernement est brusque, forte et peu raisonnable. Les explications servies sont du reste variées et contradictoires, et évoquent la situation financière de la Sonabhy, l’évolution du cours international du baril ou le soutien à l’effort de guerre. De tout cela, l’opposition politique et les Burkinabè retiennent une seule explication : nos finances publiques sont au bord de la faillite, du fait de la mauvaise gestion du pouvoir du MPP. Le compte-rendu de la dernière mission du FMI a été l’occasion d’en avoir une confirmation : notre croissance est revue à la baisse, nos recettes sont en deçà des prévisions, et notre déficit se creuse.

C’est pour tenter de résorber ce déficit que le gouvernement improvise des mesures à tort et à travers (augmentation des prix du carburant et de l’eau, recouvrement au forceps de la taxe de résidence, paiement anticipé des impôts des sociétés). Le tout étant appuyé par la loi de finances rectificative qui vient d’être votée.

Le pouvoir du MPP ponctionne le pouvoir d’achat des populations pour combler les déficits qu’il a creusés par sa mauvaise gestion. Il fait donc payer aux Burkinabè ses propres erreurs de gestion.

L’argument de l’évolution des cours du pétrole sur le plan international ne résiste pas à une analyse sérieuse. Quand on prend la structure des prix des hydrocarbures, la seule partie qui relève de l’évolution des cours internationaux et qui, donc, échappe d’une certaine manière à l’emprise de nos dirigeants, c’est le prix CAF dépôt côtier, c’est-à-dire le prix du carburant arrivé au port.

A titre d’exemple, pour le « Super 91 », ce prix CAF dépôt côtier est de 325 francs CFA. C’est en fait un prix « fictif » dit de « référence » que le Gouvernement a lui-même choisi comme base de calcul en fonction de sa lecture des prix sur le marché international. Or, le prix de vente à la pompe est maintenant de 677 francs. Les 352 francs de différence relèvent de la politique du gouvernement à trois niveaux :

– Au niveau des coûts de stockage, de transport et de transit ;

– Au niveau des marges servies aux différents intermédiaires (importateurs, distributeurs et détaillants) ;

– Au niveau de la fiscalité décidée par l’Etat (droits et taxes de douane, taxes sur les produits pétroliers, taxes sur la valeur ajoutée).

Le prix CAF dépôt côtier représente seulement 48 pourcent du prix de vente à la pompe. En clair, c’est 48 pourcent du prix du carburant qui dépend du marché international, et le reste, soit 52 pourcent, qui résulte de la politique choisie par le Gouvernement.

D’ailleurs, sur le plan international, les cours sont repartis à la baisse. Le prix du pétrole, qui conditionne le prix de tous les hydrocarbures, a baissé de 17% au cours des 30 derniers jours. Le baril (159 litres) était à 86 dollars le 3 Octobre. Il est retombé à 72 dollars le 8 novembre. Et la baisse est prévue pour continuer en raison notamment de l’arrivée sur le marché du nouveau stock iranien. Déjà, entre 2014 et 2016, les prix avaient chuté de 31% passant de 112 dollars le baril à 35 dollars le baril.

L’autre réalité est que la Sonabhy est une sorte de caisse noire pour le Gouvernement, dans lequel il puise à volonté pour toutes sortes d’opérations dont il a le secret. Il est contradictoire pour le Gouvernement d’affirmer qu’il a subventionné les hydrocarbures au cours de ces deux dernières années, et de nous dire dans le même temps qu’il a une dette vis-à-vis de la Sonabhy. Si les subventions ont été effectivement payées, elles ne devraient plus constituer une dette. Et si elles ne l’ont pas été, cela pose un autre problème.

Cette augmentation aura des répercussions économiques néfastes, que l’on constate déjà dans certains secteurs de l’économie. Les transporteurs ont déjà annoncé le réajustement de leurs prix, ce qui amène à se poser des questions sur le sens des concertations avec eux que le président du Faso a annoncées.

La situation appelle des réponses structurelles par-delà les ajustements conjoncturels proposés par nos gouvernants. Comme le prix du baril évolue à la hausse et à la baisse en fonction des périodes, la solution réside dans un travail de péréquation, qui consiste à économiser le surplus obtenus dans les périodes de vaches grasses, pour amortir les chocs dans les périodes de vaches maigres, et protéger ainsi les consommateurs.

A cela s’ajoute la nécessité urgente d’une transparence dans la gestion de la Sonabhy. Par exemple, il importe que les Burkinabé sachent pourquoi et comment la Sonabhy est dans la situation financière actuelle, qu’est ce qui est fait des énormes masses d’argent que la société génère.

II-La situation à la CENI

Au chapitre de la situation qui prévaut à la CENI, l’opposition politique est heureuse de constater que la plénière des commissaires tenue le mercredi 7 novembre dernier, a entériné l’abandon définitif de la plateforme d’enrôlement électronique que le président de la CENI avait proposée. L’opposition note que c’est l’ensemble des commissaires qui ont rejeté cette plateforme d’enrôlement. Il apparaît donc clairement que la position défendue n’était pas celle de l’opposition toute seule.

Cet abandon de la plateforme d’enrôlement électronique est une victoire du bon sens sur le complot qui était en gestation. Tout en s’en félicitant, l’opposition entend rester vigilante sur la question afin que le projet soit bel et bel définitivement enterré !

L’opposition politique encourage la CENI à prendre rapidement les dispositions pratiques pour que les équipes d’enrôlement aillent sur le terrain pour répondre à l’attente des populations. Le Cadre de concertation demande aux partis membres de l’opposition d’être prêts, le moment venu, pour effectuer un travail de sensibilisation afin de mobiliser les électeurs.

III-Le Code électoral

Dans le même ordre d’idées, les participants à la réunion sont revenus sur le Code électoral modifié de force par le pouvoir en place. Conformément aux précédentes déclarations, les questions importantes demeurent, autour desquelles l’opposition réaffirme sa désapprobation. Pour l’opposition, ce code électoral demeure un problème politique à résoudre.

Les participants ont convenu de l’impérieuse nécessité de continuer le combat pour obtenir une relecture de ce code électoral, en vue d’une mouture consensuelle.

IV- L’organisation interne du Cadre de concertation et les perspectives de lutte

Après l’examen des points précédents, les participants à la réunion ont échangé sur des questions liées à l’organisation interne du Cadre de concertation, et à des perspectives de lutte.

Débutée à 18 heures, la réunion a pris fin à 21h, dans une ambiance de camaraderie ».

Ouagadougou, le 15 novembre 2018

Le service de communication du Chef de file de l’opposition politique

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