Réunis depuis vendredi à Genève en Suisse, les sept principaux leaders de l’opposition congolaise sont parvenus ce dimanche à se mettre d’accord sur une candidature commune à la présidentielle du 23 décembre. Au prix de longues tractations.
Depuis quarante-huit heures, tous les Congolais guettaient la fumée blanche à Genève. Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba et Adolphe Muzito, trois opposants exclus de la présidentielle du 23 décembre, mais aussi Félix Tshisekedi, Martin Fayulu, Vital Kamerhe et Freddy Matungulu, quatre postulants encore en lice, s’y étaient donné rendez-vous depuis le vendredi 9 novembre pour discuter de la nécessité d’unir leurs forces.
Avec la facilitation de la fondation Kofi Annan, ils se sont réunis dans une salle à partir de 10 h samedi 10 novembre jusqu’à 1 h du matin dimanche 11 novembre. « Ils ont pu ainsi se regarder en face et se dire des vérités », glisse une source sur place, soulignant que « cela leur a aussi permis de bien avancer dans leurs pourparlers ».
Un futur président de transition ?
Après de longues tractations, Martin Fayulu, l’un des plus actifs opposants sur le terrain, a été désigné dimanche 11 novembre candidat commun de l’opposition. La veille, une déclaration finale et un accord de coalition « assez détaillé », reprenant entre autres des garanties et engagements mutuels, avaient été adoptés.
On y apprend notamment que le candidat commun de l’opposition, s’il est élu à la présidence de la République le 23 décembre, s’engage à ne faire qu’un « court mandat ». Une transition de deux ans destinée à remettre de l’ordre dans le pays et à mettre en œuvre certaines réformes institutionnelles pour assurer de futures élections libres, crédibles et transparentes. « Ça, c’est acquis », confirme une source proche du dossier.
Ce dimanche matin, des experts et collaborateurs de ces « L7 » se penchaient encore sur les « différents scénarios » et des « actions » communes à mettre en place. Alors que leurs champions, eux, s’étaient de nouveau retranchés avec la facilitation pour désigner leur homme. À huis-clos et sans smartphones.
Ce qui a longtemps bloqué à Genève
Contrairement à ce qu’un de ses lieutenants a annoncé sur Twitter samedi soir, Félix Tshisekedi n’avait pas été désigné candidat commun de l’opposition. Le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social, principal parti de l’opposition, était toujours en ballotage avec l’ancien président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe et Martin Fayulu, le leader et candidat de la Dynamique de l’opposition. Et la carte Freddy Matungulu, technocrate et ancien ministre des Finances, a aussi toujours été sur la table.
En RDC, cette réunion était très attendue, tout particulièrement par ceux qui souhaitent une alternance au sommet de l’État.
En 2011, lorsque le mode de scrutin présidentiel était passé de deux à un tour, l’opposition n’avait pas pu se mettre d’accord sur une candidature commune. « Cette fois-ci, tous les problèmes de fond sont aplanis et des garanties ont été données », indiquait une autre source au sein de la facilitation.
Autre signe encourageant pour la facilitation : Félix Tshisekedi et d’autres opposants qui avaient initialement prévu de quitter Genève dimanche matin, ont prolongé leur séjour pour assister personnellement à la fin des tractations.
Jeuneafrique