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NAISSANCE D’UN MOUVEMENT ARME PEUL AU MALI : Bamako a de nouveaux soucis à se faire  

 

Un nouveau mouvement armé vient de voir le jour au Mali. Il s’agit de « l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice » (ANSIPRJ), dirigée par Oumar Aldjana. Ce mouvement, après avoir dénoncé les exactions dirigées contre les peuls par le biais de son association « Kawral poulakou » (l’union des Peuls, en langue pulaar), qui revendique plusieurs milliers de membres, a décidé de prendre les armes. Même s’il précise d’entrée de jeu que l’ANSIPRJ n’est ni djihadiste, ni indépendantiste, Bamako a des soucis à se faire. Car la création de ce groupe armé est tout sauf une bonne nouvelle pour le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Certes, d’aucuns pensent que les créateurs de ce mouvement l’ont mis en place pour être pris en compte dans  le processus démobilisation, désarmement, réinsertion (DDR) qui va débuter incessamment. Mais ce serait donner le bon Dieu sans confession à Oumar Aldjana. En effet, l’esprit qui sous-tend la naissance de ce mouvement est en contradiction avec la paix. Car lorsqu’on s’arme dès le départ pour mener un combat politique, cela pose problème. En tout cas, sans vouloir faire un procès d’intention à Oumar Aldjana, on peut craindre des dérapages. D’ailleurs, l’histoire du continent enseigne que lorsque la fibre ethnique est brandie pour justifier des revendications politiques, l’ange de la mort se frotte d’ores et déjà les mains. Les récents massacres ethniques au Burundi et en RDC, pour ne citer que ceux-ci, l’attestent.

Ce mouvement constitue une menace pour le Mali et la sous-région

Cela dit, il faut craindre une jonction entre ce nouveau mouvement armé et le FLM (Front de Libération du Macina) de Amadou Kouffa. Faut-il le rappeler, ce prédicateur radical peul et son allié, Ansar Eddine, revendiquent régulièrement des attaques dans le Nord et le Centre du Mali. Il faut le souligner, ce mouvement constitue une menace pour le Mali et la sous-région. Car nul besoin de rappeler que la communauté peule est répartie entre plusieurs pays de l’Afrique occidentale qui partagent la même frontière. Il faut donc craindre l’effet contagion. D’autant que ces pays ont un point commun : la récurrence des conflits entre peuls éleveurs et les autres ethnies agriculteurs, avec des morts et des déplacés à la clé. L’internationalisation de ce mouvement identitaire est à craindre. C’est dire donc que l’Etat malien a intérêt à prendre ses responsabilités ; d’autant que l’armée malienne est pointée du doigt par l’ANSIPRJ comme responsable d’exactions sur les Peuls. C’est un secret de polichinelle, le Mali à mal a son armée; en témoignent les groupes armés qui essaiment ce pays.

Thierry Sami SOU

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