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Madess, Commissaire général des Marley d’or : “je demande au grand public de venir voir le reggae au féminin”

Le 11 mai prochain, aura lieu la 11e édition des Marley d’or, à Ouagadougou. A quelques heures de ce grand rendez-vous de la musique Reggae du continent, le Commissaire général des Marley d’or, Mahamadi Ouédraogo alias Madess, artiste-musicien, était dans les locaux de actuburkina, le 7 mai 2024. Avec lui, il a été question des préparatifs de l’évènement, de la particularité de l’édition 2024 des Marley d’or qui, selon son promoteur, sera la prestation de trois reggae women qui ont du talent à revendre. Interpelé sur la question de sa carrière musicale, Madess annonce son retour sur les petits écrans avec son nouvel opus. Mais là, il va falloir attendre la fin des Marley d’or.  

Les Marley d’or 2024 auront lieu le 11 mai prochain. Où en êtes-vous à ce jour avec les préparatifs ?

Nous sommes à quelques jours du grand rendez-vous et on essaie de mettre les petits plats dans les grands pour donner quelque chose de beau aux spectateurs. Vu le contexte du pays, nous sommes dans la résilience mais cela ne nous empêche pas de mettre notre imagination en branle pour offrir un beau spectacle à nos populations qui en ont certainement besoin. Les gens ont besoin de s’oxygéner et je crois que les Marley d’or sont là pour offrir de l’oxygène à la population pour qu’elle se dise qu’il est vrai que le contexte est difficile, mais que demain sera meilleur.

Quelle sera la particularité des Marley d’or cette année ?

La particularité de cette année, c’est la chaleur humaine parce que si vous regardez à peu près toutes les autres cérémonies qui se font, vu le contexte, la cherté de la vie, les gens essaient d’augmenter les prix d’entrée des spectacles. Mais nous nous sommes dit que c’est maintenant qu’il ne faut pas augmenter les prix d’entrée parce qu’il faut permettre aux gens de toujours vivre ce qu’ils ont toujours vécu depuis dix ans. Voilà pourquoi les prix sont restés stables, 1 000 et 2 000 F CFA pour permettre à tous ceux qui veulent faire le déplacement, de le faire. Mais la particularité de cette année, c’est véritablement l’une des rares fois où il y aura beaucoup de femmes reggaemakers qui vont prester.  Donc je demande au grand public de venir voir le reggae au féminin et en la matière, je pense que les hommes ont du pain sur la planche en ce sens que toutes les trois femmes reggaemakers qui vont prester sont d’un niveau supérieur.

 Après dix éditions passées, quel bilan pouvez-vous dresser ?

Le bilan est humain et c’est le bilan des contacts. Celui de pouvoir, chaque année, montrer à la face du monde que le Burkina est une destination fréquentable. Sinon si c’est du côté finances, je crois que je n’allais pas toujours rouler ma petite voiture, car à ce niveau rien n’a changé. Mais les l’organisation des Marley d’or m’ont permis d’avoir une richesse. Je suis devenu riche grâce aux contacts et aux relations que j’ai aujourd’hui.  Je peux prendre mon téléphone et appeler mes contacts un peu partout, que ce soit aux Etats-unis, en France, en Côte d’Ivoire, au Mali, en Guinée, etc. Bref, un peu partout parce que ce sont des artistes qui sont venus aux Marley d’or, qui ont été bien accueillis dans la simplicité burkinabè et qui ont aimé le pays. Les Marley d’or m’ont permis aussi de mettre des artistes en contact les uns avec les autres, des managers avec des producteurs, des arrangeurs et je pense que c’est tout cela qu’il faut saluer.

Aujourd’hui, ils sont nombreux ces Burkinabè qui se demandent si vous avez abandonné la musique. Qu’en est-il de votre carrière musicale ?

Justement, ils n’ont pas tort de penser ainsi parce que depuis que j’ai commencé les Marley d’or il y a dix ans de cela, j’ai fait des singles mais pas d’album et je n’ai véritablement pas fait de concert. Mais je tiens à dire que la bonne nouvelle se fera après les Marley d’or. Les gens verront sur leurs petits écrans le nouveau son de Madess.

Madess invite les mélomanes à soutenir les FDS et les VDP à travers une contribution financière

Il est vrai que les Marley d’or font la promotion du reggae. Mais quel est votre regard justement sur le reggae au pays des Hommes intègres ?

Ce qui est clair, c’est que dans tous les pays du monde, il y a des faiseurs de reggae. Le reggae existe dans tous les pays du monde. Même en Arabie Saoudite, il y a des faiseurs de reggae, des gens qui aiment Bob Marley parce que ses messages ont eu de bonnes vibrations dans  le monde entier. Maintenant pour ce qui est du reggae au Burkina, il faut dire que c’est à l’image de la musique burkinabè. Si la musique burkinabè a de l’avenir, il en sera de même pour le reggae. Ce qui est intéressant avec les Marley d’or, c’est qu’ils ont permis aux faiseurs de reggae de mettre plus de sérieux dans ce qu’ils font. Quand tu penses dans ton subconscient que tu peux compétir par exemple aux Marley du meilleur clip vidéo, en faisant ta vidéo, tu fais plus d’efforts parce que tu te dis que tu peux prendre le Marley de la meilleure vidéo. Et ainsi de suite. Cette situation amène les gens à tirer les choses vers le haut. Cela est important pour nous. Les Tiken Jah sont passés, les Kojo Antwi sont passés et j’en oublie, mais tous ont dit qu’ils ne savaient pas qu’il y avait autant de richesses en matière de reggae au Burkina. Cela pour dire que cette musique va toujours exister. Regardez chez les chrétiens, il y a beaucoup de musiques chrétiennes qui sont faites à base du reggae. Aujourd’hui, au Burkina, les musiques d’appel à la paix, de soutiens aux Forces de défense et de sécurité, sur 100 chansons, 80 sont faites en reggae. C’est dire que cette musique aura toujours sa place tant que des humains vivront sur terre.

Vous avez dit que le reggae est à l’image de la musique burkinabè. Justement, quelle appréciation faites-vous de cette musique burkinabè ?

La musique burkinabè est en train de prendre son envol. Il y a des indices clairs. Il y a quelques années de cela, les artistes burkinabè qui arrivaient à remplir la Maison du peuple se comptaient du bout des doigts. Mais aujourd’hui, ce n’est plus la Maison du peuple, de plus en plus ce n’est même plus le Palais des ports de Ouaga 2000 mais des stades.  Quelque soit la formule pour les remplir, il reste que ces stades  sont remplis, ce qui veut dire qu’il y a une évolution.  De plus en plus, dans les portables des Burkinabè, il y a beaucoup plus de musique burkinabè. Il y a des musiques dont tu n’as jamais entendu sur les antennes d’une radio, or dans les portables, sur les réseaux sociaux ça cartonne.  Donc la musique burkinabè est en train de s’installer. Il y a aussi les fans base qui sont là, tout ceci est stimulant.  Aujourd’hui à Bobo-Dioulasso, on ne peut pas compter le nombre d’artistes, qui ne sont pas connus à Ouaga, mais qui remplissent des stades. Peu à peu, la musique burkinabè gagne du terrain et cela va payer.

Combien de prix y a-t-il en jeu pour ces Marley d’or 2024 ?

Il y a six prix mais à côté il y a des trophées d’honneur, des trophées d’excellence, des trophées pour encourager les artistes étrangers qui viennent. Il y a le Marley du public, le Marley d’or. Ceux qui sont nominés dans le Marley du public sont automatiquement nominés pour les Marley d’or. Mais c’est le jury qui choisit qui est le Marley d’or et le public choisit qui est le Marley du public. C’est donc à part à part. Il y a le Marley de la révélation, de la meilleure vidéo, du meilleur concert, du meilleur titre roots reggae. A ce niveau, c’est une chanson reggae à la sauce burkinabè où on sent du Wiiré, du Warba, une chanson made in Burkina mais dans un rythme reggae.

Quels ont les artistes étrangers qui seront présents ?

Je vous parlais de la gent féminine. Il y a une qui vient de la Guinée. Elle est extraordinaire, il faut venir la voir. Il y a un artiste du Cameroun, Kimaany, il y a le petit frère de l’actuel président togolais, qui s’appelle Nono, qui sera là, il est bassiste, chanteur. Il y a Ismaël Isaac de la Côte d’Ivoire qui sera en attraction, Abou Sadic du Ghana sera là également.

Quel est votre message à l’endroit des festivaliers

Je dis merci à actuburkina, aux Editions Le Pays. Merci pour tout ce que vous faites depuis des années pour booster la culture burkinabè. Je demande à la population de faire le déplacement ce 11 mai dans la cour du SIAO pour les Marley d’or 2024. On garde les prix pour ne pas que quelqu’un vienne nous dire que c’est cher. Parce que tout le monde sait qu’il va venir voir une dizaine d’artistes prester pour un coût de 2000 F CFA, c’est dire que pour un artiste, tu auras dépensé 200FCFA. Et si tu paies 1000 F CFA, c’est que tu as payé 100FCFA par artiste. C’est du donné. Nous compatissons avec la situation. Et cette année, nous allons essayer de faire une quête sur place pour soutenir nos FDS, nos VDP, en guise d’effort de paix. Donc si vous venez, n’oubliez pas votre portefeuille. On fera le point de ce qu’on aura récolté sur place pour remettre dans le cadre de soutien à nos forces combattantes.

Propos recueillis par Colette DRABO

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