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Liberté de la presse au Burkina Faso : 22 journalistes et 7 médias menacés

Le Centre national de presse/Norbert Zongo (CNP/NZ) a commémoré la journée mondiale de la liberté de la presse ce 03 mai 2023 à Ouagadougou. Une journée ponctuée par des déclarations, des communications, des témoignages, des rapports sur l’état de la liberté de la presse au Burkina Faso et le lancement officiels des prix qui récompensent des œuvres journalistes dans diverses catégories.

 « Le CNP/NZ : 25 ans au service de la liberté d’expression et de la presse ». C’est sous ce thème que le Burkina  Faso a commémoré la journée mondiale de la liberté de la presse. Une occasion pour Centre de faire l’état des lieux de la liberté de la presse au Burkina Faso. En effet, selon le président du comité de pilotage du CNP/NZ, Inoussa Ouédraogo, cette journée est célébrée dans un contexte où « la guerre contre les terroristes fait toujours rage » et les journalistes ont encore un rôle important à jouer. C’est pourquoi, a-t-il souligné, les journalistes doivent faire preuve d’une grande affirmation de leur mission, de professionnalisme sans faille de sorte à participer à la recherche des solutions aux difficultés que vit « notre pays ». Cela exige en outre que les journalistes poussent leur niveau le plus élevé de professionnalisme, y compris l’exigence de vérité, d’honnêteté et de pluralité. « Malheureusement, ils n’ont toujours pas été entendue », foi de Inoussa Ouédraogo.

A l’en croire, certains concitoyens, y compris des autorités, pour des desseins qu’ils ignorent pour l’instant, accusent les médias de mettre leurs plumes, leurs caméras et leurs micros au service des terroristes. Pour lui, ceux qui tiennent ce discours ont des problèmes avec la vérité.

Leurs relais, les activistes de la société civile et des réseaux sociaux, des analystes en tous genres, des experts et des intellectuels de service, chauffés à blanc, se font les apôtres de la diabolisation des médias et des journalistes. Et certains vont jusqu’à appeler à guillotiner les journalistes qui pensent différemment d’eux. Pire, ils se sont mués en régulateurs de la presse, en censeurs des journalistes, et en justicier pour distribuer des bons points aux journalistes dits « patriotes » et les mauvais points aux journalistes dits « apatrides ». Et ce, à visage découvert, sans crainte ni respect pour l’autorité judiciaire ou administrative.

Des explications de président du comité de pilotage du CNP/NZ, ces relais vont jusqu’à appeler aux meurtres  de journalistes et de leaders d’opinion. « Ces fatwas sur la presse burkinabè s’inscrivent dans un plan machiavélique de diabolisation du travail des journalistes, dont le seul malheur est de refuser le bâillonnement, l’instrumentalisation, la dictée de la pensée unique et la déification de l’autorité », s’insurge-t-il.

Et selon une étude réalisée entre 1er mars 2022 et le 31 mars 2023 par le CNP/NZ et la « Deutsch Waller académie », la situation de la liberté de la presse au Burkina est plus ou moins reluisante. 2,21/4, c’est la note de la situation de la liberté de la presse au Burkina Faso en 2022. Et les raisons explicatives de cette précarité de la liberté de la presse sont entre autres, l’instabilité politique avec les deux coups d’Etat en l’espace d’un an, la crise sécuritaire et la menace des groupes armés terroristes, la cyberviolence avec pour corollaire les intimidations et les menaces de mort, etc. Et ce jour, c’est au total 22 journalistes et 7 médias qui sont victimes des discours de haine, des menaces de mort et d’incendie selon les chargés de l’étude. D’où l’intérêt de former les citoyens à l’éducation aux médias et aux réseaux sociaux.

 Didèdoua Franck ZINGUE

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