Les blessés et familles des victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 ont bouclé la boucle de la série de rencontres initiée par le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), ce 26 janvier 2017 à Ouagadougou. Cette 5e et dernière étape de rencontre avait pour but de recueillir les doléances et attentes de ces victimes.
« Nous sommes venus dire au HCRUN ce qu’il y a concernant les blessés et ce qui nous frustre. Cela fera bientôt 3 ans que l’insurrection populaire a eu lieu mais jusqu’aujourd’hui, beaucoup d’entre nous ont toujours des problèmes de santé. Moi-même qui vous parle, j’ai un bras qui ne fonctionne pas parce qu’une partie est partie à cause de la balle que j’ai reçue. Je ne peux plus rien faire comme activité, pourtant je suis sorti pour une bonne cause qui est de défendre la Nation entière. Aussi, nous disons que ce n’est pas normal que l’Etat identifie 3 à 4 personnes pour aller les soigner en Tunisie et laisser le reste. C’est de l’injustice. Nous voulons qu’on nous soigne tous comme il se doit afin que nous puissions reprendre nos activités », a confié le porte-parole des victimes de l’insurrection populaire, Constant Bassolé. Selon ce dernier, ils ne demandent qu’à être soignés de sorte à retrouver la santé pour mener leurs activités.
Selon le président du HCRUN, Benoit Kambou, les blessés ont reconnu certes que l’Etat a mené des actions en leur faveur « notamment dans le domaine de la santé, en les décorant et en instituant une journée au profit des martyrs », mais il n’en demeure pas moins que beaucoup restent encore à faire, notamment la prise en charge des soins dont la plupart n’ont pas les moyens pour le faire ou ont des problèmes avec les établissements hospitaliers qui les reçoivent. A cela s’ajoutent les questions de justice et d’indemnisation. C’est pourquoi, les blessés et familles des victimes ont transmis leurs doléances et attentes au HCRUN afin qu’il intercède auprès des autorités pour leur résolution. Le président du HCRUN s’est réjoui de cette rencontre qui a permis à sa structure de recueillir des informations pertinentes qui vont aider l’institution à avancer dans le traitement du dossier. Précisément sur cet aspect, Benoît Kambou a confié que dans les prochains jours, le HCRUN rencontrera les personnes ayant été citées par les victimes afin de faire la lumière sur cette affaire, avant de faire des propositions pour apaiser les cœurs.
Monique W. SORO
(Stagiaire)