Les partis membres de la Coalition Zeph 2015 pour un vrai changement, un regroupement de 13 partis politiques, était face à la presse ce 25 août pour informer l’opinion de ses activités et donner sa lecture de la situation nationale.
9 mois après l’installation du « nouveau-ancien pouvoir », la Coalition Zeph 2015 pour un vrai changement née sous la transition, est déçue de la gestion du pouvoir des nouvelles autorités. « Nos anciens camarades du Chef de file de l’opposition politique (CFOP) sont en train d’échouer lamentablement ! », a laissé entendre Zéphirin Diabré, président de la coalition pour qui ces derniers « sont en train de verser la figure des insurgés par terre ». Un échec, à son avis, qui peut être présenté comme « l’échec de tous les insurgés ».
Il n’a pas manqué de relever le retour de certaines mauvaises pratiques constatées sous le régime Compaoré. Notamment la conception du pouvoir par les autorités actuelles « non pas comme un instrument pour faire avancer le pays, mais comme une occasion de promotion de proches et alliés », l’arrogance qui refait surface à travers certaines personnes qui « s’expriment du haut de leurs responsabilités comme si elles étaient aux toilettes », la politisation de l’administration, la corruption qui est en train de « redevenir une stratégie d’Etat ». A ce titre, la coalition a évoqué la tentative de musellement des syndicats de l’enseignement par la distribution de bons d’essence, l’achat du silence de certaines Organisations de la société civile (OSC) bien connues de la place, etc.
Mais l’autre point d’échec fustigé par la coalition est « l’incapacité du nouveau-ancien pouvoir à relancer l’économie nationale ». Pour elle, « la démarche économique adoptée par le gouvernement est inadaptée » et la table ronde des bailleurs de fonds annoncée pour la relance économique « ne sortira pas le pays de l’auberge » et « n’apportera pas l’argent frais dont nous avons urgemment besoin pour relancer en trois mois notre machine économique ». Et de conclure que le parti au pouvoir, le « Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a transformé le Burkina Faso en un Etat-garibou qui tend sa calebasse aux pays riches de la sous-région ou aux producteurs africains de pétrole ».
Colette DRABO