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PROLIFERATION DES PAGNES DU 8-MARS: des OSC invitent le gouvernement à se pencher sérieusement sur la question

La coalition nationale contre le mariage d’enfants au Burkina Faso, à travers cette lettre ouverte ci-dessous, attire l’attention du gouvernement sur la prolifération des pagnes du 8-Mars, avec des messages, pour certains cas,  dévalorisants de la femme.

 « A l’occasion de la commémoration de la Journée internationale de la Femme, les organisations membres de la Coalition nationale contre le mariage d’enfants ont constaté la prolifération des pagnes du 8 mars avec des messages aussi divers que contradictoires. Certains de ces messages vont à l’encontre des valeurs que nous défendons toutes / tous et qui visent la valorisation de la femme en tant que citoyenne, mère, sœur et épouse. L’exemple le plus illustratif est ce message intitulé: « protéger le mariage forcé et précoce» qui figurait sur certains de ces pagnes comme nous l’a révélé le reportage diffusé au journal télévisé de la RTB le vendredi 3 février 2017.

Ces types de messages sont de nature à remettre en cause les efforts qui sont fournis non seulement par les autorités mais aussi par les Organisations de la société civile pour un meilleur respect des droits humains des femmes et des filles. Aussi, nous sommes-nous réjouis que le Conseil des ministres du mercredi 8 février 2017 ait décidé du retrait pur et simple de ces pagnes des marchés sur toute l’étendue du territoire.

 Nous saisissons l’opportunité de la présente lettre pour saluer cette décision du gouvernement et l’exhorter à veiller à son application effective afin que les efforts consentis jusque-là ne soient pas si facilement annulés et que les pagnes incriminés, ne se retrouvent plus sur les marchés de nos villes et campagnes.

Par ailleurs, le foisonnement de pagnes de diverses origines et natures commande que le gouvernement se penche sérieusement sur la question. Or le choix du gouvernement d’adopter le pagne tissé pour la commémoration de la lutte des femmes avait été soutenu par une analyse pertinente mais il est quasiment remis en cause. L’une des raisons est le coût de vente jugé élevé par la plupart des Burkinabè qui ne peuvent pas ainsi s’en procurer.

 Aussi, nous exhortons le gouvernement à subventionner le prix du fil pour permettre à nos braves femmes des villes et des campagnes de vendre leurs produits de bonne facture à un prix accessible à toutes et à tous.

Si au nom du libéralisme commercial, des pagnes, autres que le Faso dan fani sont en droit d’envahir nos yaars et marchés, il est absolument nécessaire que le message de l’année et le

logo soient mis à disposition auprès des acteurs, dans des délais respectables pour permettre la production de pagnes de bonne facture c’est-à-dire qui respectent la femme burkinabè dans sa dignité. Le gouvernement gagnerait à associer la société civile au processus.

Pour notre part, en tant qu’Organisations de la société civile, nous nous investirons à la suite du gouvernement, à sensibiliser les populations afin qu’elles aient la bonne information et opèrent des choix avisés pour la promotion de notre économie et la valorisation de nos efforts de défense des droits de la femme dans un contexte dit de libre concurrence ».

 Pour les 67 organisations membres de la Coalition nationale contre le mariage d’enfants au Burkina Faso

 Ont signé :

Les membres de la Coordination nationale:

 -Association D’appui et d’éveil pugsada (ADEP)

 -Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP)

 -ONG Voix de Femmes

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