Cinq Burkinabè résidant à Seattle, aux Etats-unis, ont cotisé la somme de 2 millions de FCFA pour soutenir la famille de l’intrépide combattant, Soumaila Ganamé alias Ladji Yôrô, tué avec plus d’une quarantaine d’autres Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et civils, dans une embuscade tendue par des hommes armés, le 23 décembre 2021 sur l’axe Ouahigouya-Titao. La cérémonie de remise du don s’est déroulée ce 1er février 2022, à Ouagadougou.
Les Burkinabè de l’intérieur comme ceux de l’extérieur n’oublieront pas de sitôt le sacrifice de Ladji Yôro pour la défense de la patrie. Pour preuve, plus d’un mois après son décès, cinq Burkinabè résidant à Seattle, aux Etats-Unis viennent de faire parler leur cœur en offrant la somme de 2 millions de FCFA, pour venir en aide à sa famille.
Selon Hippolyte Guiguemdé, l’un des donateurs présent, ce geste vise à interpeler tous les Burkinabè vivant hors du pays. « C’est un geste que nous avons posé pour interpeller le reste de la diaspora et tous les Burkinabè à mettre la main à la pâte pour qu’ensemble nous accompagnons les autorités et tous ceux qui luttent pour la sécurité du pays, de sorte que nous puissions, un jour, revivre cette liberté. Nous ne sommes pas sur place mais nous tenons toujours à apporter notre soutien d’une manière ou d’une autre à ceux qui sont sur le terrain », a-t-il laissé entendre.
Quant à Boukary Ouarma, un neveu de Yôrô, représentant de la famille, il a indiqué que ce geste des donateurs vient « projeter la lutte de Yôrô à l’infini ». « Je dis grandement merci pour l’acte symbolique qui vient d’être posé. Par cet acte, les donateurs viennent de projeter la lutte de Yôrô à l’infini. Il n’y a pas une meilleure façon de rendre hommage à un guerrier que de continuer sa lutte. Dans cette lutte contre le djihadisme, il ne s’agit pas forcément pour chacun d’avoir une arme et d’être sur le terrain. Chaque Burkinabè, à quelque niveau que ce soit, peut à sa manière, contribuer à cette lutte. Les frères des USA qui viennent de faire le don ont contribué à la lutte contre le terrorisme à leur manière. Cette lutte accompagne l’esprit de ce que nous appelons le « Yôrôisme ». C’est la volonté de celui qu’on honore aujourd’hui qui a été portée à l’infini. Et nous disons merci à l’ensemble des donateurs », a soutenu M. Ouarma.
Bassolma Bazié, personne-ressource contactée par les donateurs, a aussi salué cette hauteur d’esprit des bienfaiteurs. A son avis, on n’a pas besoin d’être millionnaire ou milliardaire avant d’aider quelqu’un. « La patrie doit être défendue avec un esprit de sacrifice très élevé. Ils ne sont pas venus donner 2 millions parce qu’ils dorment sur des milliards, ou qu’ils sont des millionnaires », a-t-il dit. Pour l’occasion, Bassolma Bazié a traduit toute sa reconnaissance aux journalistes qui l’ont révélé au reste du monde. « Si depuis les Etats-Unis ils ont entendu parler d’un certain Bassolma Bazié, c’est à travers les médias. N’eût été votre accompagnement, Bassolma ne serait pas connu. Je vous dois énormément pour cela », a-t-il soutenu.
Colette DRABO
