Ouvertes le 10 mars sous le thème « Pour une véritable réconciliation nationale : quelles perspectives ? », les premières Journées parlementaires 2020 du groupe Burkindlim ont pris fin ce 11 mars 2020, à Ouagadougou.
Pour le groupe parlementaire Burkindlim, la réconciliation nationale demeure une question centrale au sein de la société burkinabè. Cependant, à en croire ce groupe parlementaire de la mouvance présidentielle, il manque jusque-là un consensus sur les conditions, les étapes et la méthode pour sa réalisation effective. D’où la tenue de ces journées parlementaires sous le thème « Pour une véritable réconciliation nationale : quelles perspectives ? ». Et pour contribuer à dépassionner les débats, à analyser les mécanismes qui s’offrent au Burkina pour aboutir à la réconciliation, le choix du groupe, selon Emmanuel Lakoandé, président dudit groupe, a porté sur le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), le Comité d’appel de Manéga et le Conseil citoyen pour le suivi de la transition et la révolution d’octobre 2014 (COCISTRO). « C’était un véritable défi d’assoir à la même table des acteurs qui ont une lecture différente de la réconciliation et ce pari, je pense avec modestie, qu’il a été atteint ». A l’en croire, « au cours de ces journées, nous avons entendu et débattu des perspectives d’une véritable réconciliation, les échanges ont été riches et constructifs ». Pour parvenir à la réconciliation nationale, le HCRUN préconise la justice transitionnelle inscrite dans les gênes de toutes les commissions « vérité-justice-réconciliation ». Quant au Docteur Emile Paré, secrétaire général des questions politiques du COCISTRO, il a estimé qu’il fallait d’abord « accélérer le jugement des différents dossiers pendants, notamment ceux relatifs aux crimes économiques et politiques avant de parler de réconciliation ». « Dans une république dotée d’une Constitution et une justice indépendante, il n’est pas loisible que l’on nous serve la justice transitionnelle comme recette à une véritable réconciliation nationale et non hypocrite », a-t-il soutenu. Et Lookman Sawadogo, secrétaire général de l’Appel de Manéga, a estimé, d’après le rapport livré à l’issue des journées parlementaire 2020 du groupe Burkindlim « qu’au-delà des discours, il faut poser les actes qui conduisent à la concrétisation de la réconciliation. Car, pour lui, la non-réconciliation comporte des risques et des menaces tels que la cristallisation des rancœurs, la violence politique, la désintégration sociale sous replis identitaires ». Pour Emmanuel Lankoandé, « il est temps de faire la paix, coûte que coûte, vaille que vaille ». C’est pourquoi les participants ont formulé le vœu que les réflexions menées au cours de ces journées permettent au gouvernement ainsi qu’à l’ensemble des acteurs engagés dans le processus de réconciliation, d’atteindre les objectifs d’une réconciliation véritable que les fils et les filles du Burkina appellent tous de leur vœu. Tout en reconnaissant que « l’homme a une mémoire et elle ne s’efface pas par un coup de baguette magique », ils ont estimé que « la réconciliation ne peut ni se départir, ni se défaire de ses compagnons que sont la vérité et la justice ». Les députés ont, à l’issue de la clôture de ces journées, lancé un appel au président du Faso pour une large concertation inclusive des différents acteurs de la réconciliation nationale et l’ont invité à user de ses prérogatives constitutionnelles pour refonder le HCRUN afin de lui donner les moyens nécessaires pour l’atteinte de ses objectifs principaux, à savoir la réconciliation et l’unité nationale.».
Samiratou OUEDRAOGO
(Stagiaire)