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 Commémoration de la grève des 17 et 18 décembre 1975: l’UAS les travailleurs à dénoncer l’option répressive du pouvoir

Ceci est la déclaration commémorative de la grève des 17 et 18 décembre 1975 émanant de l’Unité d’action syndicale (UAS)/ Burkina Faso.

Camarades militantes et militants,

Travailleuses et travailleurs du Burkina Faso,

Nous célébrons cette année le 48ème anniversaire de la grande grève des 17 et 18 décembre 1975.

Cette grande grève organisée par les responsables syndicaux de l’époque a permis de faire échec à un projet funeste du régime du général Sangoulé LAMIZANA, projet qui visait la mise en place d’un parti unique, le Mouvement National pour le Renouveau (MNR). Ce parti était conçu pour être le « cadre unique pour toutes les activités sociales, culturelles et politiques » et toute indifférence à son égard était perçue comme « une atteinte à la sécurité de l’État ».

Par cette action qu’il a menée en unité d’action avec les organisations d’élèves et d’étudiants, le mouvement syndical de notre pays exprimait son attachement à la liberté et à la démocratie. La forte adhésion des travailleurs, élèves, étudiants, ainsi que de la population de Ouagadougou, a contraint le pouvoir de LAMIZANA à renoncer à son projet avec l’autodissolution du gouvernement le 29 janvier 1976.

L’histoire retient que pendant que le régime du Général LAMIZANA abandonnait cette entreprise, tout autour de nous, les régimes de partis uniques fleurissaient ou se renforçaient comme au Togo avec le Général Gnassingbé EYADEMA, au Niger avec le Colonel Seyni KOUNTCHE, au Bénin avec le Général Matthieu KEREKOU, au Mali avec le Général Moussa TRAORE, au Ghana avec le Colonel Ignatius ACHEAMPONG, en Côte d’Ivoire avec l’autocrate Félix Houphouët BOIGNY, etc. On sait ce qui a résulté de l’exercice du pouvoir par ces différents régimes militaires ou autocratiques en termes de répression barbare, d’échec de la gouvernance politique et économique conduisant tous ces pays, sans exception, dans les programmes d’ajustement structurels qui ont fait et font tant de mal, encore aujourd’hui, aux peuples africains.

L’Unité d’Action Syndicale (UAS), en tant qu’héritière des actions du mouvement syndical, s’efforce de marcher dans les sillons des pionniers dans un contexte marqué par les mêmes velléités de remise en cause des libertés.

En effet, ces derniers mois sont marqués par une offensive contre les droits et libertés des citoyens. La simple évocation des mots liberté et démocratie suffit à se faire traiter d’« apatride » et d’allié de l’impérialisme. En fait, le pouvoir du MPSR2 exploite à fond la détresse des populations face aux attaques terroristes ainsi que le développement du sentiment anti-impérialiste pour utiliser le contexte de guerre en vue de justifier les graves atteintes aux libertés.

Une fausse incompatibilité est ainsi dressée entre les libertés et la lutte contre le terrorisme. Ces derniers temps, c’est le décret portant mobilisation générale et mise en garde qui est utilisé pour réquisitionner tous ceux qui émettent des opinions critiques sur la gouvernance du MPSR2. Le désarroi qui frappe de nombreux Burkinabè du fait de la profonde crise sécuritaire est exploitée pour les amener à être des supporters inconditionnels du capitaine Ibrahim TRAORÉ en qui ils voient un messie venu pour les sauver du chaos provoqué par les Groupes Armés Terroristes.

Les réquisitions illégales, les enlèvements, les assassinats, l’immixtion dans les affaires judiciaires, le silence sur les massacres de populations à KARMA et ZAONGO, la gestion controversée des ressources mises à la disposition des Ministères en charge de la défense et de la sécurité sous les régimes de Rock Marc Christian KABORÉ et du MPSR 1 (sur laquelle le MPSR 2 avait promis de faire la lumière) sont banalisés. Il devient de plus en plus clair que les velléités de musèlement visent aussi à assurer au pouvoir une main mise encore plus forte sur les maigres ressources des travailleurs et des populations comme en témoignent les nouvelles mesures de taxation et de prélèvement annoncées par le président de la transition pour l’année 2024.

Tout en encourageant les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) qui se battent au front contre les groupes armés terroristes, l’UAS dénonce ces atteintes, convaincue que le succès de la lutte contre l’insécurité exige que soient bannies les atteintes aux libertés des citoyens et l’impunité. La guerre pour le recouvrement de l’intégrité du territoire ne doit pas être utilisée pour remettre en cause les libertés consacrées par la constitution. Cette constitution que le capitaine Ibrahim TRAORÉ a juré de respecter et de faire respecter. Invoquer le décret sur la mobilisation générale et la mise en garde pour intimider et museler ceux qui critiquent la gestion de la transition laisse penser que le MPSR est aujourd’hui plus préoccupé à se maintenir au pouvoir.

L’UAS invite ses militant(e)s et sympathisant(e)s, l’ensemble des travailleuses et travailleurs à dénoncer l’option répressive du pouvoir, à se mobiliser pour dire :

Non à l’impunité et à l’insécurité engendrée par la guerre !

Non à la remise en cause des libertés individuelles et collectives !

Non à la misère qui frappe notre peuple !

Vivent les dates historiques des 17 et 18 décembre 1975 !

Vive l’unité de lutte des travailleurs !

Ouagadougou, le 18 décembre 2023

Pour les Secrétaires Généraux :

Ont signé :

Le Président de mois des centrales syndicales            Le Président de mois des syndicats autonomes

Moussa DIALLO                                                         Alain SOME    

          Secrétaire Général/CGT-B                                              Secrétaire Général/SYNTRAPOST

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