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Affaire COTRADIS : des manifestants réclament justice

Dans la matinée de ce 06 juin 2023, des manifestants regroupés autour de la Coalition « justice pour les victimes décédées et mutilées de COTRADIS » ont marché pour demander justice pour COTRADIS. Une manifestation au cours de laquelle, les marcheurs ont été bloqués par la  Compagnie républicaine de sécurité (CRS) qui avaient déjà investi les lieux, tôt le matin. Néanmoins, les manifestants ont pu transmettre leur correspondance aux autorités marocaines et ce, malgré la tentative de dispersement.

Partis des encablures du siège de l’Institut national des statistiques et de la démographie (INSD), lieu de rassemblement, les manifestants ont sillonné le long de l’Avenue Bila Zagré, direction, l’ambassade du Maroc au Burkina. Dans leur progression, les manifestants se sont heurtés à un dispositif de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) qui avaient déjà investi les lieux tôt le matin. Sur les pancartes des manifestants, on pouvait lire ceci : « Je suis COTRADIS », « Non aux bourses contre des emplois sacrifiés », « mandat d’arrêt international contre les présumés coupables », « oui ! Pour la saisie d’un Avion de la Royal air Maroc pour indemniser les victimes », « une vie marocaine est=une vie burkinabè », « un justiciable marocain=un justiciable burkinabè », « le respect des décisions judiciaires est un acte de responsabilité », etc.

Selon le président du mois de la Coalition, « justice pour les victimes décédées et mutilées de COTRADIS », Aristide Abdoul Aziz Somdakouma, la Coalition a au préalable échangé avec les autorités marocaines et le mois dernier (ndlr juin 2023) une lettre de même nature leurs a été transmise. Et un mois après, ils n’ont reçu aucune réponse. « Pourquoi ce dialogue de sourd ? Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi cette situation perdure ? », autant de questions que le président du mois de la Coalition se pose. « Il faut que les autorités marocaines saisissent l’entreprise Fenie Brossette (du nom de l’entreprise fautive) pour nous permettre de rentrer en possession de nos droits et que les victimes soient indemnisées », a-t-il réclamé.

 

La débandade suite au coup de gaz lacrymogène

 

Il a en outre confié que la coalition a le soutien de la faîtière des transporteurs et l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB). Et les jours à venir, d’autres actions plus fortes seront engagées afin d’amener les autorités marocaines à réagir. A l’entendre, il faut que justice soit rendue, et « qu’on nous remette ce qui nous revienne de droit ». A en croire A. Abdoul Aziz Somdakouma, la justice a décidé qu’on indemnise COTRADIS à hauteur de 2,1 milliards pour les préjudices causés et pour indemniser les victimes.

Au cours de la manifestation de ce 6 juin, nous avons rencontré un manifestant pas des moindres : Ahmed Diallo, président du Conseil d’administration de l’université de l’Unité africaine ex IAM. Il dit être venu soutenir ce qu’il qualifie « d’injustice inqualifiable ». Selon lui, en 2023, personne ne peut être victime d’une telle injustice et « nous allons rester les bras croisés ». Pour lui, c’est une forme de soutien et de solidarité à ce qui est arrivé à COTRADIS et surtout demander à l’entreprise qui lui fournit les faux camions ne répondant pas aux normes, de bien vouloir rétablir COTRADIS dans ses droits et permettre aux familles endeuillées de prier pour le repos des âmes de leurs proches.

 

Pour rappel, COTRADIS est une entreprise burkinabè spécialisée dans le transport des minerais. Il a entrepris courant 2015, de renforcer sa flotte par une commande de nouveaux camions. C’est ainsi qu’elle s’est tournée vers la filiale du constructeur marocain « Fenie Brossette », basée en Côte d’Ivoire. Un contrat de vente a été établi à hauteur d’un milliards 100 millions de FCFA pour la livraison de 20 camions de marque IVECO. Les camions livrés ont été donc mis en exploitations. Au bout de 6 mois d’activités, 5 camions ont été gravement accidentés avec mort d’homme et des invalides. Après les expertises et contre-expertises, il a été clairement établi que COTRADIS a été trompé par Fenie Brossette qui lui a livré des porteurs maquillés en tracteurs. Flouée et ruinée par son fournisseur marocain du nom de Fenie Brossette malgré les batailles judiciaires remportées en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. Selon une décision judiciaire, elle devrait indemniser COTRADIS à hauteur de 2 milliards 100 millions. Visiblement protégée par les intuitions bancaires marocaines, l’entreprise fautive a tout simplement fait le choix de déclarer faillite et vendre ses actions.

Affaire à suivre !

Didèdoua Franck ZINGUE

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