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Procès Vincent Dabilgou et autres: Des aveux qui accablent davantage l’ex-ministre des Transports

Le procès Vincent Dabilgou se poursuit ce 27 juin 2023 avec la suite des témoignages. Après la succession des DR des Transports dont celui de la Boucle du Mouhoun et des Cascades, c’est autour du DR de la région du Nord, du Sud-Ouest de se présenter devant le tribunal.
«Je n’ai jamais rencontré le ministre Vincent Dabilgou, je l’ai aussi appelé une fois mais il n’avait pas décroché. J’ai été aussi appelé pour signer les faux documents de carburant, sous prétexte que c’est le patron qui en a donné l’ordre. J’ai tout de suite pensé au ministre. J’ai signé trois documents mais j’avais conscience que l’acte que je posais n’était pas légal » a témoigné à son tour Ibrahim Sanfo, directeur des transports de la région du Nord.
« Est-ce que vous avez conscience que vous risquez la prison monsieur Sanfo? », question du procureur.
« Oui, j’en ai conscience monsieur le procureur », a-t-il répondu.
Un autre témoin à la barre, Abdoulaye Sinon, directeur régional des transports du Sud-Ouest. « En réalité, moi j’en veux à Ousmane Sigué. Ma direction n’avait plus de carburant et Sigué m’a appelé. Il m’a dit que dès que je serai à Ouagadougou de passer à son bureau avec mon cachet pour signer des documents de carburant. Chose que j’ai fait.
Ce qui est choquant dans tout ça, c’est que nous n’avons même pas reçu de carburant. Et à un moment donné c’était devenu bizarre entre nous. Et il savait pourquoi», a déclaré.
« J’étais en mission à Ouagadougou. C’était en 2020. Je venais d’être nommé directeur des transports. Lorsque j’étais à Ouagadougou, monsieur Ousmane Sigué m’a appelé de passer dans son bureau. Et quand je suis arrivé, il m’a fait signer un document de carburant de 9 millions de francs CFA. Et j’ai même crié. 9 millions de FCFA pour le carburant! Il m’a dit d’aller voir Jean Gabriel Séré pour récupérer ma dotation. Lorsque j’y allais, Sigué m’a rappelé pour me signifier qu’il y avait une erreur sur le montant. Je lui ai remis le document pour correction et je suis allé voir Jean Gabriel Séré. À mon retour, je n’ai plus vu Ousmane Sigué. Et je suis reparti.
Un jour, je suis revenu à Ouagadougou et je suis passé dans le bureau de Séré. Je lui ai expliqué ce qui s’est passé avec Ousmane Sigué. Jean Gabriel Séré m’a fait comprendre que ce n’est plus d’actualité. Lorsque l’ASCE-LC a commencé ses auditions, M.Sigué m’a rappelé pour me demander de revenir signer le bon de carburant. Ce que je n’ai pas accepté et je lui ai dit que Jean Gabriel m’a dit que cela n’était plus valable » témoigne M. Kouadima.
« Si vous nous agressez, nous allons vous agresser légalement et de façon légitime. Rappelez-vous, vous comparaissez ici en tant que témoin pour l’instant. Vous devriez être poursuivi» a lancé le procureur à l’endroit de M. Kouadima qui a déclaré d’un air colérique, ne jamais photographier un document de carburant et le transférer au ministre Vincent Dabilgou. « La technologie a évolué. Le procès Marcel Tankoano et autres a montré qu’on peut faire ressortir des écrits faits sur WhatsApp.
Monsieur le juge, ce que moi je demande, c’est de prendre le téléphone de Vincent Dabilgou et de le fouiller. Vous ne verrez nulle part que j’ai envoyé une image au ministre. Je peux répéter ce que j’ai dit à l’ASCE-LC devant votre barre » a fait observer le témoin. Une constance que les avocats de Vincent Dabilgou ont salué. Et le témoin de les recadrer en ces termes : « Je ne dis pas ceci pour votre intérêt ».
Appelé à la barre, l’ex-ministre Vincent Dabilgou dit n’avoir pas souvenance d’appeler Jean Gabriel Séré pour lui montrer une image envoyée par Kouadima. « Je n’avais jamais parlé d’un document de carburant à Jean Gabriel Séré », insiste Vincent Dabilgou.
« Les sources de financement du parti le NTD, sont généralement les cotisations, les dons, etc. Les cotisations au sein du parti ne pouvaient pas supporter les paiements des motos. Il faut que le premier responsable du parti intervienne. L’APMP a effectivement fait un don de 80 millions de francs CFA au NTD. L’argent m’a été remis » a dit Amadou Onadja, secrétaire à la trésorerie du Nouveau temps pour la démocratie.
«Vous avez plutôt déclaré devant l’ASCE-LC avoir reçu 5 millions, et devant le tribunal, vous dîtes avoir reçu 80 millions. Vous ne trouvez pas qu’il y a un flou qui règne quelque part?», question du procureur.
« Je m’étais trompé monsieur le procureur », a laissé entendre Onadja.
Les avocats de la partie civile doutent quant à la sincérité des nouvelles déclarations de Amadou Onadja.
«Monsieur Onadja sauf que le 26 juin 2023, à la barre ici, le témoin Clément P. Sawadogo, avait affirmé que le don avait été scindé en deux phases. 30 millions pour la pré-campagne et 50 millions pour la campagne. Finalement on retient quoi dans vos déclarations. Si je poursuis, comment se fait-il que vous, vous recevez 80 millions de francs CFA en septembre, pourtant, la décharge qui atteste que Vincent Dabilgou a reçu 50 millions date de novembre 2020?», interroge le procureur. Une question qui n’a pas eu de réponse.
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Didèdoua Franck ZINGUE

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