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Gabon : le général Oligui prête serment en tant que « président de la transition »

Le général Brice Oligui Nguema, qui a renversé Ali Bongo il y a cinq jours au Gabon, a prêté serment lundi comme président d’une « transition » dont il n’a pas fixé la durée, promettant d’installer des « institutions plus démocratiques » avant des « élections libres ».

Des militaires putschistes avaient annoncé le 30 août la « fin du régime » d’Ali Bongo Ondimba, qui dirigeait le Gabon depuis 14 ans, moins d’une heure après la proclamation de sa réélection lors de l’élection du 26 août, estimant qu’elle avait été truquée.

Le lendemain, ils avaient proclamé le général Oligui, 48 ans, président d’un Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).

« Je jure devant Dieu et le peuple gabonais de préserver en toute fidélité le régime républicain », « de préserver les acquis de la démocratie », a déclaré devant des juges de la Cour constitutionnelle le général de brigade en costume d’apparat rouge de la Garde républicaine (GR), l’unité d’élite de l’armée qu’il commandait. Le général Oligui a également promis des « élections libres » et « transparentes » à l’issue de la période de transition et s’est engagé à amnistier les « prisonniers d’opinion ».

La famille Bongo dirigeait sans partage depuis plus de 55 ans ce petit Etat d’Afrique centrale, parmi les plus riches du continent grâce à son pétrole mais dont la richesse était accaparée par une élite accusée de « corruption » « massive » et de « mauvaise gouvernance »…

Le nouvel homme fort de Libreville martèle qu’il a fait de la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance son principal cheval de bataille avec le « redressement de l’économie » et la redistribution des revenus et richesses du pays aux populations.

Il a promis vendredi d’organiser, sans préciser quand, « des élections libres, transparentes, crédibles et apaisées ». Mais ceci seulement après avoir fait adopter, « par référendum », une nouvelle Constitution pour des « institutions plus démocratiques » et « respectueuses des droits humains ». « Sans précipitation », a-t-il précisé.

La junte n’avait pas encore levé le couvre-feu décrété par l’ancien pouvoir au soir de la présidentielle. Pourtant, la vie a repris son cours dès le lendemain du putsch.

Depuis le coup d’Etat, les télévisions publiques diffusent à l’envi des images de l’un des fils du président déchu, Noureddin Bongo Valentin, et d’autres jeunes hommes proches de lui ou de l’ex-Première dame, sa mère Sylvia Bongo, qui est « détenue » arbitrairement et au secret au Gabon, selon ses avocats.

Ils sont tous d’anciens hauts responsables de la présidence, montrés devant des malles, cartons et sacs débordant de liasses de billets de banque saisis à leurs domiciles, selon les nouvelles autorités.

Ces membres dits de la « jeune garde » entourant M. Bongo sont détenus notamment pour « haute trahison », « détournements massifs de deniers publics » et « falsification de la signature » du chef de l’Etat, selon les putschistes qui accusent, en écho à l’opposition depuis des années, des membres de la famille proche de M. Bongo de l’avoir « manipulé » en profitant des séquelles d’un grave AVC survenu en 2018.

AFP

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