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Fermeture de centres et formations sanitaires pour cause de terrorisme: Une vingtaine d’agents de santé menacés de licenciement de la Fonction publique, selon le SYNTSHA

 Le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) a tenu une conférence de presse ce 7 juin 2022 à Ouagadougou. Un point de presse au cours duquel, le il a dépeint les conditions de vie et de travail des agents de santé dans les zones à fort défi sécuritaire. Le SYNTSHA a également invité le gouvernement au respect des engagements contenus dans le protocole d’accords du 13 mars 2017.

«En fin mars 2022, c’est au total 532 formations sanitaires qui étaient touchées par l’insécurité dont 179 fermées et 353 fonctionnant à minima, soit plus de 2 millions de Burkinabè privés de soins de santé ». C’est le bilan dressé par le SYNTSHA au cours de ce rendez-vous avec les hommes et les de média. Selon Bernard Sanon, Secrétaire général national du SYNTSHA, l’évolution de la situation à ce jour (ndlr 7 juin) ve de mal en pis. Toute chose qui fait craindre une crise humanitaire nationale. Selon le SG du SYNTSHA, les agents de santé exerçant dans les zones en proie au terrorisme sont durement éprouvés: dépouillement et destruction de biens, enlèvement, séquestration, prise d’otages, coup et blessures, viol, stress, dépression et dans le pire des cas, l’assassinat. En citant l’exemple d’un agent de santé qui a subi connu une dépression et remis à ses parents sans mesures d’accompagnement après avoir été enlevé puis libéré dans la région de l’Est. En effet, ceux qui ont eu la vie sauve et ayant fui leur poste à cause de la recrudescence des attaques terroristes, les menaces de mort, sont contraints de rejoindre leur poste, des zones pour la plupart part inaccessibles, sous peine de licenciement pour abandon de poste. Selon les animateurs de la conférence de presse, la plupart des agents visés par cette décision que le Syndicat qualifie de suicidaire, sont  du Soum (Djibo).

Ils s’indignent en outre contre l’attitude du ministère de la Santé et de l’hygiène publique. Il qualifie cette façon de gérer le personnel de la santé de catastrophique. Hors mis l’impact de l’insécurité, Bernard Sanon et ses camarades ont laissé entendre que 1/7 ne répond pas aux normes sanitaires. Ils évoquent une précarité due à l’indisponibilité de médicaments dans les dépôts de médicaments essentiels génériques (DMEG). Selon le SYNTSHA, de 2016 à 2020, années concernées par la mesure de mise en œuvre de la gratuité, en moyenne, plus de 80% des DMEG ont connu des ruptures en médicaments traceurs par an. Conséquences, les enfants et les femmes enceintes, principales cibles, ont vu leurs impacts considérablement réduits, du fait des retards et des insuffisances de remboursement par l’Etat.

Le SYNTSHA se dit préoccupé par le souci d’offrir des soins de qualité aux populations à travers l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents. C’est pourquoi il a transmis les préoccupations des agents, le 11 avril 2022 aux nouvelles autorités. «Nous étions contents lorsque le Premier ministre avait fait la promesse que tous les protocoles d’accord déposés sur la table du gouvernement seront examinés, mais jusqu’à présent, rien », a indiqué Bernard Sanon. A ce jour, ajoute-t-il, malgré toutes les promesses de disponibilité au dialogue constructif, le SYNTSHA dit toujours être dans l’attente pendant que les conditions de vie et de travail ne font que se dégrader de jour en jour. Face à cette situation, le bureau national du SYNTSHA interpelle le gouvernement à prendre des mesures diligentes pour un fonctionnement optimum des formations sanitaires et vétérinaires, interpelle le ministère de la santé et celui de la fonction publique à un examen diligent des préoccupations urgentes des agents, il appelle ses membres à la mobilisation et à la détermination autour de la défense des conditions de vie et de travail des agents.

 Didèdoua Franck ZINGUE

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