Suite à une décision de la mairie de Ouagadougou, le meeting de veille citoyenne du Cadre d’expression démocratique (CED) a été annulé. C’est l’annonce faite par le coordonnateur du CED, Pascal Zaïda, au cours d’une conférence de presse ce 4 octobre 2017. Toutefois, le coordonnateur donne un nouveau rendez-vous, à savoir le 21 octobre prochain.
« Je donne rendez-vous au peuple burkinabè le 21 octobre, à la Place de la nation. Je réaffirme ma position devant Dieu et les hommes que si je dois mourir pour la liberté d’expression, pour la liberté des individus garantie par la Constitution, je suis prêt. Trop, c’est trop ! », a déclaré, furieux, le coordonnateur du CED, Pascal Zaïda, face aux hommes de médias. Selon lui, cette décision de la mairie qui invoque « la situation sécuritaire actuelle… les risques d’affrontements et de débordements » ne tient pas la route en ce sens que la même mairie autorise certains à tenir leurs activités et empêche d’autres de tenir les leurs. « Nous allons demander à ceux qui ont décidé d’annuler le meeting de nous expliquer pourquoi ils autorisent certains à tenir leurs activités et nous empêchent de tenir les nôtres. Cela réaffirme que le pouvoir Kaboré tremble. Le 1 er octobre (NDLR : il y a eu le meeting du Rassemblement des OSC contre la déstabilisation du Burkina), ils ont échoué à la Maison du peuple, le 2 octobre, ils ont sombré dans le noir au stade municipal (NDLR : le lancement de la campagne de souscription pour la construction du Mémorial Thomas Sankara). Je pense que nous sommes libres de manifester quant à la mal gouvernance dans ce pays, d’exprimer notre ras-le bol quand ça ne va pas », a affirmé M. Zaïda.
A l’en croire, « avec ou sans autorisation », le meeting aura lieu le 21 octobre, advienne que pourra. « Norbert Zongo est mort pour la liberté de la presse. Même si je vais mourir pour la liberté individuelle, le meeting se tiendra le 21 octobre à la Place de la nation, avec ou sans autorisation », a lancé le coordonnateur selon qui ça fait le 3e report. « Nous l’avions annoncé pour le 23 septembre dernier, deux jours avant la conférence de presse pour l’annoncer, on nous fait savoir que le lieu était occupé. Nous avons respecté la loi et avons repoussé la date. Tenez-vous bien que ce sont eux-mêmes qui ont proposé soit le 16 septembre ou le 7 octobre. Nous avons dit que si nous le faisons le 16 septembre, c’est comme si c’était de la provocation. Nous avons donc opté pour le 7 octobre. Et voilà qu’on annule la manifestation. Trop c’est trop ! », a-t-il dit avant d’ajouter : « Je suis un républicain, je me fie à la Constitution de mon pays. Nous allons repartir dire à qui veut l’entendre que le 21 octobre, ils n’ont qu’à prendre leurs dispositions pour sécuriser le site. La police avait donné son feu vert pour venir sécuriser. J’ai demandé au chef d’état-major si la Place de la nation est libre le 21 octobre. Il m’a répondu par l’affirmative et je lui ai dit de maintenir cette date. Que ce soit le jour-J, la veille ou deux jours avant, si on vient me dire encore qu’elle est occupée, je dirai aux gens d’envahir les rues. Parce que ce n’est pas normal ! », a prévenu M. Zaïda qui entend porter plainte contre la mairie de Ouagadougou, au Tribunal administratif.
Colette DRABO
