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Gestion du fonds minier dans les collectivités : le CERA-FP plaide pour un recrutement de personnel compétent

Dans le cadre du projet « Renforcement des bonnes pratiques et des mobilisations citoyennes en faveur de politiques publiques adaptées à la réduction des inégalités au Sahel », financé par DANIDA à travers OXFAM Burkina, le Centre d’étude et de recherche appliquée en finances publiques (CERA-FP) a commandité une étude sur les recettes minières, le Fond minier de développement local  (FMDL) et son impact sur les communautés. Dans le but de partager les résultats de ladite étude, le centre a organisé, le 19 janvier 2024, à Ouagadougou, un atelier pour une amélioration du rapport devant servir de référence pour des plaidoyers auprès des autorités.

Ils sont venus de l’administration publique et d’Organisations de la société civile pour prendre part à l’atelier de validation des résultats de l’étude sur les recettes minières, le Fond minier de développement local (FMDL) et son impact sur les communautés, menée par le CERA-FP.  Eux, ce sont les participants dont les observations, suggestions et amendements étaient attendus pour l’élaboration de la version finale du rapport de l’étude dont l’objectif est de mener des plaidoyers auprès des autorités. En effet, présenté comme un pays ayant un potentiel minier important, le Burkina occupe le 5e rang de producteur d’or en Afrique. Un classement qui devrait lui permettre d’accroitre son développement aux plans économique et social. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt car malgré cette immense opportunité, des défis énormes restent à relever. Et en initiant cette étude, le CERA-FP entend voir si les recettes minières et le FMDL mis en place depuis maintenant une dizaine d’années, ont pu améliorer les conditions de vie des populations impactées par l’exploitation minière. De l’étude, il ressort que le fonds minier qui émane de tous les fonds dont les financements sont exclusivement assurés par les compagnies minières que ce soit à titre volontaire ou obligatoire, est alimenté d’une part, par 1% du chiffre d’affaires des sociétés en exploitation et d’autre part par 20% des redevances proportionnelles collectés par l’Etat. Ainsi, sur la période 2017 au premier semestre 2022, ce sont plus de 144 milliards qui ont été collectés, répartis et transférés au profit des communes et régions du Burkina Faso, ce qui devrait contribuer efficacement au développement local à travers les différents secteurs sociaux de base. Mais de l’avis du consultant chargé de l’étude, Ousséni Kagambèga, le gros problème révélé par l’étude, est la difficulté des communes à absorber les fonds qui leur ont été transférés. Il faut signaler que l’étude a concerné 4 communes minières à savoir Houndé, Boudry, Sabcé, Bagassi et une commune non minière à savoir Dori.

 

Les participants sont issus de la société vile et de l’administration publique

 

« Quand on prend les communes comme Houndé, Boudry, Sabcé, Bagassi, nous voyons que ces communes ont reçu beaucoup d’argent au cours de la période de l’étude mais l’absorption des fonds a eu des difficultés. Elles ont commencé à investir, les infrastructures sont là mais beaucoup reste à achever », a-t-il déploré précisant que pour des communes qui avaient des budgets assez faibles, se retrouver du jour au lendemain avec des ressources énormes, n’est pas chose aisée. Des difficultés donc de gestion des fonds qu’il va falloir coute que coute résoudre.  « A l’endroit de l’Etat, vous en tant que journaliste, si vous vous levez aujourd’hui pour avoir des informations sur les recettes minières, il n’y a pas un service en tant quel où vous pourrez aller pour avoir les informations. Nous avons donc proposé qu’il y ait un service qui va faciliter les choses ». Il a été recommandé d’alimenter le fonds de financement de la recherche géologique et minière et de soutien à la formation sur la science de la terre afin de développer et renforcer des compétences nationales en la matière et de mettre en place un fonds dédié aux générations futures pour préparer l’après boom minier et permettre à ces générations d’avoir de quoi financer les actions de développement de leur temps.  S’agissant des collectivités territoriales, l’étude recommande une bonne gestion de ces fonds. « D’abord, il faut avoir une bonne planification qui va prendre en compte l’ensemble des investissements au cours de l’année, impliquer réellement les populations dans le choix des besoins, la détermination des sites. Nous avons proposé, au niveau du fonds minier de l’Etat, un recrutement et le paiement de personnel compétent et suffisant pour gérer ces ressources du moment où ce sont des ressources importantes », a plaidé Ousséni Kagambèga selon qui ce personnel œuvrera à éviter que les ressources soient dormantes.

Colette DRABO

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