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Edito

Attaque d’Inata : « C’est le signe d’une armée en déroute qui abandonne ses soldats à leur sort », Léonce Koné

Ceci est une déclaration du mouvement rupture positive / 3R sur la situation nationale.

« La tragédie d’Inata a plongé notre pays dans la sidération. Une fois de plus, une fois de trop, les terroristes ont semé la désolation dans les rangs de nos forces de défense et de sécurité, en exécutant froidement un massacre au sein d’une unité de gendarmerie livrée à leur merci par l’incurie du pouvoir.

Au vu des circonstances de ce drame, on ne peut même pas dire que cette unité a été prise par surprise. Au lieu où elle était positionnée, il était à prévoir qu’elle était exposée à une attaque dès le moment où l’ennemi s’apercevrait que sa présence, la force de son implantation, le dispositif de soutien armé dont elle pouvait bénéficier, n’étaient plus dissuasifs. Or il ressort clairement des propos elliptiques du Chef de l’Etat lui-même que ces hommes manquaient du minimum vital que toute armée en guerre doit assurer à ses  unités combattantes : l’alimentation. Ce manque n’est pas un « dysfonctionnement », c’est-à-dire un petit problème technique dû à une défaillance accidentelle dans l’organisation du système d’approvisionnement des troupes. C’est le signe d’une armée en déroute qui abandonne ses soldats à leur sort. Surtout quand on y ajoute le fait que ces hommes avaient signalé plusieurs fois  la pénurie de leurs vivres et qu’ils attendaient depuis longtemps une relève qui tardait à être opérée, sans explication. Quand le dysfonctionnement atteint un tel niveau, avec de telles conséquences, c’est un crime, dont  doivent répondre tous les « responsables » hiérarchiques impliqués dans cette défaillance. Il ne suffira pas de quelques permutations administratives, accompagnées de bonnes paroles,  pour régler cette question.

Le drame d’Inata est révélateur. Il a montré à la face de la Nation et du monde l’incapacité foncière de ce régime à faire face, avec un minimum de sérieux, à la lutte contre le terrorisme. N’eût été l’émotion collective  provoquée par cet évènement, les gens du pouvoir auraient continué à gérer le pays (si l’on peut dire) avec insouciance, obnubilés par la jouissance et la préservation de leurs privilèges. Inata a montré aux citoyens burkinabè que les choses ne peuvent pas continuer ainsi, au risque voir le pays sombrer un jour aux mains des terroristes, dans l’insouciance de ses dirigeants.

De nombreuses voix s’élèvent, y compris parmi les membres de Rupture Positive,  pour réclamer la démission du Président du Faso et  celle du Président de l’Assemblée Nationale. Il est reproché à ce dernier, à juste titre, d’avoir tenu des propos d’une grande légèreté, en se focalisant sur la loyauté que le régime du MPP attend de l’armée pour se maintenir au pouvoir, plutôt que de se préoccuper de la dégradation visible de l’Etat. La vérité est qu’au train où vont les choses, bientôt il n’y aura même plus d’Etat au Burkina pour que l’on ait à s’interroger sur les chances et la probabilité de la survenance d’un coup d’Etat. Ce qui devrait préoccuper les dirigeants du pays dans la situation de déliquescence actuelle de l’autorité publique, c’est la nécessité urgente, impérieuse de restaurer la crédibilité de l’Etat et  de rétablir un lien de confiance avec les citoyens.

A défaut de voir une initiative sérieuse dans ce sens, le Mouvement Rupture Positive / 3R n’a pas d’autre choix que d’exprimer sa solidarité pleine et entière avec tous les patriotes qui exigent la démission du Chef de l’Etat et de son régime. Car ce qui est en cause aujourd’hui, plus que la survie d’un régime qui a failli, c’est l’existence de notre pays et la sauvegarde de ses habitants.

Nous mesurons la gravité de cette prise de position, conscients que la gravité du danger terroriste devrait inciter  au renforcement de l’Etat et au rassemblement de la Nation dans une union sacrée. Mais, entre deux maux  il faut choisir le moindre. Peut-on continuer à compter sur le Président Roch Marc Christian Kaboré, au-delà de toutes les divergences politiques, pour assumer ses responsabilités de Chef de l’Etat et de Chef des armées, en œuvrant réellement au rétablissement de l’Etat et de la cohésion nationale pour sauver le pays ? Tout ce qu’il a fait – ou n’a pas fait –  jusqu’à présent conduit à répondre à cette interrogation par la négative. Dans ces conditions, une refondation s’impose, même si elle ouvre la voie à l’incertitude. Il faut faire confiance à l’esprit patriotique, au sens de l’intérêt général et au réalisme des burkinabè pour définir une transition porteuse d’avenir, novatrice et inclusive, à laquelle le pouvoir actuel gagnerait à collaborer, pour le bien commun.

Le Mouvement Rupture Positive / 3R se déclare pleinement et activement solidaire de l’ancien Officier de police Assami Ouédraogo, qui a été injustement arrêté après avoir courageusement usé de sa liberté d’opinion et d’expression en réclamant la démission du Chef de l’Etat. Cette mesure arbitraire est une violation flagrante de ses droits constitutionnels. Nous exigeons sa libération immédiate »

Ouagadougou, le  23 Novembre 2021

                                                                             Léonce Koné

                                                              Président du Conseil Exécutif        

        

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