Le Bureau politique national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) tient sa 59e session ordinaire, ce 26 février 2017, à Ouagadougou. Il s’agit pour le BPN de faire le point des actions du parti à travers une analyse de la situation politique nationale en vue de déterminer les actions à envisager dans le cadre du renforcement du parti et de sa participation à la vie politique nationale.
Qui veut aller loin ménage sa monture. Cet adage, le CDP l’a bien compris, lui qui est en train de tracer les sillons pour la tenue de son congrès ordinaire prévu en 2018, lequel doit permettre au parti de remettre en place ses structures dirigeantes et définir sa stratégie électorale pour les prochains défis électoraux. Mais pour ce qui est des défis électoraux passés, le parti se dit fier des résultats « très encourageants » engrangés, qui ont fait de lui la 3e force politique nationale ce, malgré la « maltraitance permanente, quotidienne, continue ». Pour le président par intérim du CDP, Achille Tapsoba, quoi qu’on dise, le bilan des 27 ans de gestion du pouvoir par le CDP est « à saluer », cela du fait du « leadership d’un homme d’Etat, dont l’engagement pour le Burkina Faso, la témérité, l’audace se dispute à son engagement patriotique : Blaise Compaoré… qui a fait du Burkina Faso ce qu’il est aujourd’hui».
Cette session du BPN a été l’occasion pour l’ex-parti au pouvoir de critiquer les « hésitations et tâtonnements d’exercice du pouvoir » du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et ses alliés. « Les hésitations et tâtonnements ont conduit le Burkina Faso dans un marasme politique, économique et socio-culturel », a martelé Achille Tapsoba pour qui « tout s’est enlisé ».
« Sur le plan économique, point de commentaires, la situation est très préoccupante… la fronde sociale est devenue la constante et non plus l’exception ; partout les mouvements syndicaux s’agitent, le mécontentement monte.... », a relevé le président par intérim du CDP qui rassure le peuple de son engagement à poursuivre la lutte pour le développement économique et social du Burkina Faso. « Si ceux qui pensaient faire mieux que nous n’arrivent pas à faire autant que nous, mieux vaut qu’ils nous laissent faire encore quelque chose », a-t-il lancé avant d’ajouter : « nous sommes loin d’être un parti qui souhaite le malheur pour son pays, qui souhaite même le malheur de son adversaire ». Selon lui, en plus de la situation économique préoccupante, s’ajoute celle sécuritaire « terrible ».
Concernant la justice, Achille Tapsoba et ses camarades estiment que « l’arbitraire l’a emporté », avec une justice « à deux, trois et quatre vitesses sans marche-arrière très souvent ». Tout en saluant la remise en liberté provisoire de certains de leurs camarades, il a exhorté les magistrats à faire preuve d’ « objectivité » en ne se référant qu’aux lois.
Interpelé sur la nouvelle équipe gouvernementale, Achille Tapsoba a indiqué : «…nous sommes attachés à l’action gouvernementale positive, de développement, plus qu’aux têtes et aux hommes. Nous disons que si cette équipe peut faire mieux que la précédente, tant mieux, mais nous sommes toujours dans l’attente d’apprécier ce qui sera fait… »
Colette DRABO
