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33e ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DE THOMAS SANKARA : une procession pour exiger l’ouverture sans délai du dossier

A l’occasion des activités commémoratives du 33e anniversaire de l’assassinat du Président Thomas Sankara, les premiers responsables du Comité international Mémorial Thomas Sankara (CIMTS) ont fait une procession ce 15 octobre 2020 du Site du Mémorial jusque devant  la justice militaire pour exiger l’ouverture sans délai du dossier. Reçus par les premiers responsables de l’institution et après 15 mn d’échanges, Luc Damiba et ses camarades leur ont remis une copie de leur déclaration de pression.

« Le 15 octobre est considéré comme un jour mémorable pour toute personne éprise de justice et de liberté », c’est sur cette note que les responsables du CIMTS ont rendu hommage au Père de la révolution burkinabé, à travers une procession qui est partie du site du Conseil de l’entente jusqu’à la porte de la justice militaire avec les photos de buste  ou caricatures de toutes les victimes du drame du 15 octobre 1987. Devant la justice militaire, ils ont entonné l’Hymne nationale. Ensuite, Luc Damiba, SG du CIMTS et ses camarades parmi lesquels des acteurs politiques burkinabé en l’occurrence  Germaine Pitroipa/Nassouri, Dr Jean Hubert Bazié, etc. ont été reçus par les premiers responsables de la justice militaire. Après un quart heure d’échanges,  ils ont livré le contenu de leur déclaration dont une copie a été remise à la justice militaire.

« Trop c’est trop ! » crient « les processeurs » qui estiment que 33 ans,  c’est trop pour faire la lumière sur le dossier Thomas Sankara et ses 12 compagnons d’infortune assassinés au sein du Conseil de l’entente. C’est à travers une chorégraphie hautement imagée de 33 personnes symbolisant les 33 ans d’attente de la justice que les processeurs essentiellement composés des petits-fils des victimes, d’adultes et d’anciens collaborateurs de Sankara et de militants de la révolution démocratique et populaire, ont réclamé une fois de plus, justice pour Sankara et ses compagnons. « Ils ont été assassinés par qui ? », s’interroge Luc Damiba. Pour lui, la question judiciaire reste posée depuis 33 ans. Et jusqu’à présent, la justice se fait toujours attendre. Pour M. Damiba et ses compagnons, tous les citoyens épris de justice attendent toujours de savoir les auteurs et les commanditaires de ce drame. Pourtant, a-t-il souligné, « chaque année, ils nous interpellent sur l’identité de la horde criminelle sans foi ni loi qui a  commis le carnage… ». « Qui a tué au soir du 15 octobre 1987 au Conseil de l’entente ? Qui a massacré Thomas Sankara et ses 12 compagnons ? Qui sont-ils ? Où sont-ils ? » Autant d’interrogations posées que se posent les marcheurs pour qui  les familles, les militants et le monde entier exigent justice et  vérité sur ces tragiques évènements. « L’attente a duré, elle a même trop duré », ont-ils scandé.

« A quand le procès ? Car 33 ans, ce n’est pas 33 mois encore moins 33 jours. « 33 ans, c’est plus qu’une génération », s’exclame Luc Damiba. Pour lui, l’âme de Thomas Sankara et celles de ses compagnons attendent enfin de reposer maintenant. « C’est une exigence sacrée de justice qui nous invite et qui nous impose, à l’occasion de cet anniversaire historique, de joindre nos voix à celles des familles des victimes et des héritiers de Thomas Sankara, pour dire, trop c’est trop ! Jugez le dossier Thomas Sankara et jugez-le maintenant. Mettez-y de la volonté. Le peuple le demande, le peuple l’exige et le peuple vous soutient », a plaidé le porte-parole. Mais tout porte à croire que le bout du tunnel n’est plus loin. Car, selon Luc Damiba, le Tribunal militaire a  signifié que le dossier est prêt et est  en train d’être ventilé aux différentes parties et que le procès s’ouvrira en début d’année prochaine. « Nous avons ressenti de l’espoir et nous nous sommes dit que cette marche est concluante », a indiqué M. Damiba et de conclure: « Cela nous rassure car nous avons vu des dossiers bien prêts, certains avec des dates de transmission. Nous avons un grand espoir quant à l’ouverture du dossier Thomas Sankara en début d’année 2021 ».

Didèdoua F. ZINGUE

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