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Me Prospèr Farama à propos du rejet de la demande d’extradition de François Compaoré: « Nous souhaiterions que la France fasse une demande de renvoi devant la Grande chambre afin que… »

Le 7 septembre dernier, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a, dans un communiqué, indiqué qu’elle s’opposait à la demande d’extradition de François Compaoré formulée par le Burkina dans le cadre du dossier Norbert Zongo. La Cour justifiait cette décision par le fait que « le second gouvernement de la transition », en l’occurrence celui du capitaine Ibrahim Traoré, n’a pas réitéré les garanties d’une bonne justice au cas où François Compaoré serait extradé vers le Burkina. Une situation qui inquiète les Organisations professionnels des médias (OPM) et la famille Norbert Zongo, notamment les avocats qui l’ont fait savoir au cours d’une conférence de presse ce 11 septembre 2023, à Ouagadougou.

Quelques jours après la décision de la CEDH de s’opposer à l’extradition de François Compaoré, il n’y a pas eu de réaction officielle de la part des autorités actuelles. C’est le constat fait par le Centre de presse Norbert Zongo et les OPM, qui disent avoir des craintes « Ce silence de nos autorités est plus qu’inquiétant », a dit le président du comité de pilotage du CNP-NZ, Guézouma Sanogo.  Pour Me Farama, la déclaration faite par la CEDH est suffisamment « grave » et il faut bien que le président se prononce sur ce qu’elle a dit. « J’ose espérer que dans les jours à venir, ce sera fait…J’interpelle le gouvernement pour qu’il se prononce », a souhaité Me Farama. En tout cas, il ressort que le CNP-NZ a entrepris des démarches pour connaitre les raisons qui ont motivé le gouvernement à ne pas donner suite à la Cour.

De l’avis de Me Farama, la question de l’extradition est certes juridique mais elle est aussi politico-diplomatique. Et la seule partie qui pourrait donner une chance au dossier est la France mais les tensions actuelles entre le Burkina et ce pays, ne facilitent pas les choses. « Pour la question de l’extradition, nous, en tant qu’avocats de la famille, avons les mains liées. Nous ne sommes pas acteurs dans la procédure d’extradition. C’est l’Etat burkinabè et l’Etat français où réside François Compaoré et la CEDH. Je pense que la seule partie qui probablement pourrait faire un renvoi devant la Grande chambre, c’est la France. Parce que ç’a m’étonnerait qu’au stade actuel, François Compaoré demande un renvoi devant la Grande chambre, car il a eu gain de cause. Il y a la France qui peut demander un renvoi devant cette chambre mais est-ce que la France ferait cela ? C’est la grande question parce qu’il ne faut pas être dupe. Les questions d’extradition, il y a une partie juridique et une partie politico-diplomatique. Au regard des tensions actuelles entre le Burkina et la France, je ne sais pas grand-chose mais ce que je vois, me donne l’impression que la France ne demandera pas ce renvoi. Peut-être que je me trompe, je l’espère bien. Nous souhaiterions vivement que la France ne serait-ce que pour les droits de la famille Norbert Zongo, fasse cette demande de renvoi devant la Grande chambre afin que nous puissions avoir une autre chance que la grande chambre se prononce sur cette question », a souhaité Me Farama

A noter qu’un délai de trois mois a été donné aux parties pour réagir.

Colette DRABO

 

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