Pour une gouvernance vertueuse des finances publiques, plus d’une quinzaine d’Organisations de la société civile (OSC) a décidé de fédérer leurs énergies pour assurer la veille citoyenne. Elles ont matérialisé leur unification le 22 juillet 2022, à Ouagadougou, à travers la signature officielle d’une Charte.
Ça y est! Le Réseau des Organisations de la société civile intervenant dans les finances publiques (ROSC/FP) est né. Il a été porté sur les fonts baptismaux le 22 juillet dernier, à travers la signature officielle d’une Charte qui lie désormais les différentes organisations membres. En décidant de s’unir, ces différentes OSC entendent œuvrer pour une meilleure efficacité de leurs interventions dans la gestion des finances publiques. « Ce réseau regroupe différentes plateformes qui existaient déjà sur le suivi budgétaire, et tout ce qui relève des finances publiques.
La mission de ce réseau est de partager d’abord l’information comme une communauté de pratiques entre ces organisations pour qu’on puisse partager les différentes recherches et planifier les activités de sorte à ce le processus soit participatif, que le citoyen soit au cœur et que les politiques publiques qui seront mises en œuvre à travers le budget, soit un budget qui reflète le bon vouloir du citoyen », a expliqué Simon Pierre Domba, chargé de suivi évaluation au Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), une structure membre du réseau. A l’en croire, elles sont 16 organisations à avoir signé la charte, mais c’est une vingtaine qui est attendue. Mais il a précisé que ce cadre est ouvert à d’autres acteurs qui ne sont pas forcément spécialistes des questions de finances mais qui sont « preneurs de tout ce qui est action de participation citoyenne, action de redevabilité, action de développement ».
En tout cas, le réseau peut compter sur l’International Budget Partnership (IBP), une organisation internationale. « Cette plateforme peut compter sur IBP parce que nous avons un programme régional qui couvre le Burkina. Cette plateforme va bénéficier de notre appui parce que les questions sur lesquelles elle va travailler, c’est notre ADN de métier, ce sont les politiques publiques et le budget. Elle aura un appui technique et financier de notre part », a rassuré le directeur programme pour l’Afrique francophone de IBP au bureau régional du Sénégal, Djibril Badiané.
Selon lui, travailler sur les questions budgétaires relève de la technicité. Une technicité que doivent avoir les OSC. « La société civile a un regard citoyen mais ce regard avec de plus en plus la redevabilité, se transforme en une technicité que les organisations doivent avoir. Donc se former à travers cette plateforme doit être l’un des maillons les plus importants sur lequel les organisations doivent se pencher. Il ne faut pas juste se regrouper autour d’une plateforme, mais il faut que les organisations de cette plateforme fassent des productions… Les organisations doivent relever le défi de la production… La finalité est que les politiques publiques soient inclusives. Nous sommes dans une région où les services sociaux de base sont de plus en plus inaccessibles, et que les services publics ne sont pas effectifs. L’ineffectivité de ces services publics relève d’une absence de contrôle mais aussi d’une certaine expertise que les OSC doivent développer. Nous sommes très heureux de voir qu’elles se sont regroupées autour d’une plateforme et qu’elles vont se former mais aussi appuyer les politiques publiques en faisant un contrôle citoyen », a relevé M. Badiané.
Les OSC membres du réseau: AJJF, AJDD, CCEB, CERA-FP, CGD, CIFOEB, CNEPT, CNOSC, GERDDES Burkina, Labo Citoyennetés, ORCADE, RAJIT, RAME, REN-LAC, RIJ, SPONG, UNALFA, SOS JD.
Colette DRABO
