Débutée le 20 février 2024 à Ouagadougou, sous le thème : « quelles stratégies pour sécuriser l’approvisionnement des pays de l’AES en énergie électrique ? », la rencontre de concertation des sociétés d’électricité des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) a pris fin dans l’après-midi de ce 22 février. A l’issue de leurs travaux, les experts des trois sociétés d’électricité que sont la SONABEL pour le Burkina, la Nigelec pour le Niger et l’EDM.SA pour le Mali, ont défini plusieurs stratégies et formulé des recommandations pour une meilleure sécurisation de l’énergie électrique dans l’espace AES.
Valorisation des ressources endogènes, développement des échanges d’énergie, promotion de la recherche et de l’innovation dans le domaine de l’énergie électrique, promotion de l’efficacité énergétique, amélioration de la viabilité financière des sociétés nationales d’électricité et amélioration de l’accès à l’électricité et des prestations à la clientèle sont les 6 axes stratégiques arrêtés par les experts des sociétés nationales d’électricité de l’espace AES, à l’issue des trois jours de travaux. Ainsi, les trois sociétés entendent au plus tard en 2026, accentuer et formaliser la coopération entre elles dans les domaines de l’exploitation, de la maintenance, de l’approvisionnement en combustibles et du développement des projets au plus tard d’ici le 30 juin 2024. Elles prévoient d’engager les études de réalisation des centrales à charbon au Niger au plus tard le 30 avril 2024, d’achever les travaux de construction de la ligne 330 KV Niamey Ouagadougou au plus tard le 31 décembre 2025, de réaliser les travaux de construction de la ligne 330 KV Bobo-Sikasso au plus tard le 31 décembre 2026. Des actions sont également prévues à court terme, c’est-à-dire au plus tard en 2034, entre autres la réalisation des projets de centrales hydroélectriques dans l’espace AES au plus tard en 2030, la réalisation d’une centrale nucléaire au plus tard en 2034, la réalisation de centrales éoliennes de grande puissance au plus tard en 2034, et la réalisation de la ligne HTB Mopti-Ouahigouya-Kandadji-Niamey au plus tard en 2034. A long terme, précisément dans 20 ans, il est prévu la réalisation d’un pipeline reliant le Niger-Burkina-Mali.
Pour une mise en œuvre des stratégies, plusieurs recommandations ont été formulées entre autres la création d’une cellule de suivi et de coordination qui évoluera à moyen terme en un secrétariat permanent puis à long terme en une communauté électrique de l’AES, harmonier les textes nationaux dans les trois pays en vue de promouvoir l’efficacité énergétique et d’encourager l’économie d’énergie chez les consommateurs finaux et mettre en place une politique tarifaire commune dans les trois pays. Pour le président du Conseil d’administration de la SONABEL, Souleymane Kéré qui a représenté le ministre en charge de l’énergie du Burkina, les différentes propositions issues des travaux des experts des trois sociétés nationales « baliseront désormais la route à suivre et orienteront sans nul doute les décideurs dans la définition des politiques à même d’assurer un avenir énergétique plus sûr pour nos pays ». « Face aux difficultés endogènes, nous apporterons désormais des solutions endogènes », a dit le représentant du ministre pour qui le travail « accompli à Ouagadougou est à la fois historique et admirable, vous avez joué votre partition en tirant la sonnette d’alarme ». « Il faut qu’on travaille à faire en sorte que l’électricité aille partout, dans chaque recoin de nos pays, faire en sorte que s’il y a une seule localité, une seule famille qui n’a pas d’électricité dans nos pays, que l’on ne se repose pas. Nous pouvons le faire, nous devons le faire et nous allons le faire », a déclaré le directeur général de la SONABEL, Souleymane Ouédraogo.
Le ministre, par la voix du PCA, a indiqué que les conclusions de ces concertations qui sont attendues au plus niveau des Etats, seront « transmises sans délai à nos trois chefs d’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, le Colonel Assimi Goïta et le Général de Brigade Abdourahamane Tchiani qui suivent avec un grand intérêt cette rencontre ». « Nul doute que dans les prochaines semaines des instructions formelles pour la mise en œuvre de la stratégie commune vous seront formellement transmises », a-t-il confié.
Colette DRABO
