Le 5 juillet 2022, au Centre national de presse Norbert Zongo (CNP / NZ), à Ouagadougou, a eu lieu la conférence de presse de l’Association des ressortissants du Yagha (ARY). Face aux hommes de médias, les membres de l’Association ont lancé un cri de cœur au gouvernement afin de sauver la province du Yagha, province martyre coupée du reste du pays.
« La population de la province du Yagha vit ses heures sombres et une spirale de violences imposées par les HANI depuis le 25 juin 2022 », c’est ce qu’a fait savoir Amadou Diallo, président de l’ARY, au cours de la conférence de presse animée ce 5 juillet. A en croire les conférenciers, après l’attaque de Solhan dans la nuit du 04 au 05 juin 2021, l’association avait lancé, au cours d’une première conférence de presse, un SOS pour venir en aide aux populations de cette localité. Selon le président de l’ARY, Amadou Diallo, environ 3 millions de FCFA ont été récoltés. Avec ces dons, des vivres ont été achetés puis distribués aux déplacés.
Et pour cette 2e sortie, les conférenciers ont laissé entendre que les menaces continuent de plus belle. Ils ont évoqué entre autres la pose de mines sur la voie principale liant la province du Yagha à celle de Séno ( axe Sebba-Dori), avec pour but de constituer un blocus, à la date du 25 juin. Le 02 juillet dernier, ont relaté les conférenciers, un commerçant résident à Sebba a été tué ainsi que tous les sept membres de sa famille, créant la détresse à Sebba. Outre Sebba, chef-lieu du Yagha, les cinq autres communes à savoir Mansila, Tankougounadié, Titabé, Boundoré et Solhan sont toutes confrontées aux attaques terroristes et aux déplacements de populations vers le chef-lieu de la commune depuis plus de quatre ans.
Face à cette situation sécuritaire et humanitaire, l’association a lancé un appel au gouvernement afin qu’il mette tout en œuvre pour sauver la province. Ils ont exhorté les autorités à agir pour éviter que le drame de Solhan ne se répète plus. « Car toute la population a peur d’un moment à un autre d’une attaque de la commune de Sebba, si rien n’est fait », a déclaré M. Diallo. Comme actions à mener, M. Diallo et ses camarades ont demandé, entre autres, la facilitation de l’envoi de convois humanitaires, la sécurisation de la route Dori- Sebba (seul axe d’approvisionnement de la localité), la sécurisation des villages, le rétablissement des lignes téléphoniques, la résolution des problèmes d’eau et d’électricité dans cette partie coupée du Burkina et l’accompagnement des communautés dans le cadre du renforcement de leurs capacités de résilience.
De l’avis des conférenciers, la prise en compte de ces dispositions permettra de sortir la province du Yagha du gouffre dans lequel elle est plongée. En tout état de cause, le secrétaire général de l’association a indiqué que : « des démarches ont été envisagées par les membres de l’association pour rencontrer les autorités compétentes du pays ».
Odilia VEBAMBA (Stagiaire)
