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AN 6 DE L’INSURRECTION POPULAIRE : les blessés interpellent les autorités sur leur sort

L’Association des blessés de l’insurrection populaire (ABIP) des 30 et 31 octobre 2014 a animé  une conférence de presse ce 22 septembre 2020 pour interpeller le gouvernement sur la prise en charge sanitaire et sociale de  ses membres.

Six ans après, la santé de ceux qu’on pourrait qualifier de rescapés de l’insurrection populaire est toujours préoccupante. Des promesses non tenues des autorités, des handicaps physiques et psychologiques, des conditions de vie et de travail devenues particulièrement difficiles. Tel est le  tableau non reluisant dressés par ces blessés de l’insurrection qui ont donné de la voix ce 22 septembre.  Selon eux, leurs blessures sont  tellement graves et profondes que la seule prise en charge sanitaire ne peut pas les rétablir complètement. A les en croire,  des mesures prenant en compte leur situation sociale doivent être prises en ce sens que certains d’entre eux sont dans une situation d’incapacité permanente. « J’ai eu une fracture de la boite crânienne, je n’ai plus d’odorat depuis 6 ans, au niveau des réactions,  j’ai des problèmes, je suis obligé que quelqu’un fasse ma  toilette. Ce sont des séquelles à vie et s’ils ne peuvent pas nous prendre en charge, qu’ils aient au moins du respect pour nous » a fulminé Dramane Ouédraogo,  président de l’Association des blessés de l’insurrection populaire (ABIP). Le plus jeune blessé de l’association,  quant à lui, attend toujours une intervention chirurgicale depuis 4 ans. « On m’a évacué au Maroc où j’ai subi 9 opérations. J’ai été opéré partout sur mon corps. Ils ont enlevé la chair pour greffer au niveau du pied, tout ce que je faisais, je n’arrive plus à le  faire. Il  reste une dernière intervention chirurgicale à faire mais depuis lors,  l’Etat n’a rien fait », a regretté Abass Ilboudo, un des blessés. D’autres cas d’invalidité ont été également présentés aux journalistes.  Dao Lassina et Kéré Patrice, deux jeunes garçons,  sont aujourd’hui incapables de se déplacer sans leur béquille. Au regard de leur situation, l’association a tenu à dénoncer l’attitude du gouvernement qu’elle a qualifiée d’injuste. « A la veille de chaque commémoration, vous envoyez une délégation composée de plusieurs ministres rencontrer les victimes des deux évènements que sont l’insurrection populaire et la résistance au putsch de Gilbert Diendéré. Vous recueillez nos doléances mais une fois la commémoration passée, il nous est carrément impossible de vous revoir »,  s’est offusqué Dramane Ouédraogo qui a estimé que  « les blessés ne demandent pas le ciel et les étoiles, nous demandons la santé qui est le minimum pour un homme pour vivre en paix et nous n’avons personne d’autre à part vous nos autorités ».

A noter que l’ABIP est composée  de 256 membres  victimes de blessures  à des degrés divers lors de l’insurrection populaire.

Désiré ILBOUDO

(Stagiaire)

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