« Burkinabè unis pour la transformation sociale », (BUTS), c’est le nouveau-né des mouvements au Burkina. Porté par l’ex ministre de l’économie des finances et du développement sous Roch Marc Christian Kaboré, Hadizatou Rosine Sori/coulibaly, le BUTS se veut une organisation citoyenne au service d’une transformation socio-politique au Burkina Faso. A côté de la coordinatrice, Abdoulaye Barry et Boureïma Ouédraogo, journalistes, analystes politiques. Le lancement du mouvement a eu lieu le 30 juillet 2022 à Ouagadougou en présence des grandes figures des partis politiques, des responsables d’OSC, des représentants d’institutions, etc.
La salle des conférences du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) a refusé du monde le 30 juillet dernier à l’occasion du lancement officiel du mouvement coordonné par Hadizatou Rosine Coulibaly et ses camarades. En effet, au cours de la cérémonie, celle qu’on a surnommé « la dame de fer » n’est pas passée par quatre chemins pour dépeindre la situation nationale marquée par la recrudescence des attaques terroristes, le nombre croissant des victimes qu’on enterre, celui des déplacés internes, des veuves et desorphelins enregistré. Une page sombre et triste qui n’a pu empêcher la coordinatrice de contenir ses émotions. En évoquant, Barsalgho, Inata, Madjoari, Foubé, Seytenga, Solhan, etc. Rosine Coulibaly a versé des larmes car pour elle, le mal est profond.
Si dame Hadizatou n’est pas passée par quatre chemins en indexant les partis politiques, les OSC, l’armée comme étant tous responsables, Abdoulaye Barry, secrétaire général du mouvement, a pour sa part rappelé la longue et tumultueuse histoire politique du Burkina Faso des indépendances à nos jours. Selon lui, le Burkina Faso est à la croisée des chemins et l’heure n’est plus à la complaisance car c’est de « l’existence du Burkina, en tant que Nation qu’il est question ».
Sur les évènements du 24 janvier 2022, Abdoulaye Barry a indiqué que le président Roch Marc Kaboré a été renversé par une poignée de militaire dont on ignore les hauts faits d’armes dans l’histoire politique du Burkina Faso. Pour lui, nonobstant l’élaboration et l’adoption d’une charte et d’un agenda de la transition signé à la sauvette à 2 heures du matin, revu et taillé à la mesure du MPSR et à la gloire de son chef, le pays s’enlise dangereusement dans la déchéance. « La junte s’illustre par son incompétence, son tâtonnement, le tout assorti d’un sordide plan de réhabilitation savamment organisé de l’ancien régime de Blaise Compaoré », dixit Abdoulaye Barry.
Parlant du fonctionnement de l’administration publique et de la gestion des affaires publiques, le secrétaire général du BUTS n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour souligner la militarisation de l’administration publique. Et pendant ce temps, le territoire national se rétrécit avec la croissance exponentielle du nombre des attaques, des morts et des déplacés internes. Pour Abdoulaye Barry, les médecins du 24 janvier arrivés en sauveurs ont répété le même diagnostic et reproduit la même prophylaxie en abusant sur la posologie. Pire, s’insurge le SG du BUTS, le médecin spécialiste s’est révélé pire que le généraliste qu’il a remplacé, il nous faut trouver un remède au remède du 24 janvier pour espérer trouver un vrai remède.
Le BUTS appelle en outre à la mise en place d’une « Convergence des forces patriotiques pour la survie de la Nation » dans les prochains jours. Elle se fixera pour mission de mobiliser dans l’urgence l’ensemble des acteurs à savoir les organisations de la société civile engagées et indépendantes, les partis politiques, les faitières de la diaspora, les syndicats et tous les patriotes engagés ou non, et ce, à toutes les échelles pour un recadrage de la transition pour sauver la patrie en danger et la libérer des terroristes et des groupuscules politico-militaires.
Cette réforme à la transition impliquera impérativement le départ avec effet immédiat de tous les militaires, tout grade confondu au front pour libérer le pays, la révocation avec effet immédiat des salaires boulimiques du président du Faso et de ses ministres avec le remboursement sans délais du trop-perçu. La convergence des forces patriotiques appellera tous les jeunes des partis politiques à se démarquer des causes des amis d’hier devenus des ennemis aujourd’hui et qui ont pris en otage le pays pendant plus de 30 ans. Toujours selon Abdoulaye Barry, le pays de Thomas Sankara s’effondre et fait pitié. Le Burkinabè n’est plus un homme de valeur aux yeux du monde. « La lente descente aux enfers s’accélère chaque jour. L’existence de notre pays est constamment menacée », a déploré Abdoulaye Barry.
Didèdoua Franck ZINGUE