Des chercheurs ont découvert des microfossiles nichés dans un site géologique canadien qui abrite la plus vieille pierre jamais vue sur Terre.
Ce sont des micro-organismes. Des fossiles minuscules, nichés dans des pierres vieilles d’au moins 3,77 milliards d’années. Découverts dans le nord-est du Québec (Canada), ces microfossiles seraient la plus ancienne preuve de vie sur Terre, annoncent des chercheurs de l’University College London.
Ces preuves de vie sont de minuscules filaments et tubes, moitié moins larges qu’un cheveu humain et qui mesurent jusqu’à un demi-millimètre de longueur, détaillent les chercheurs dans la revue Nature. Ils se sont retrouvés coincés dans les couches de quartz du site géologique de la ceinture de Nuvvuagittuq, situé sur la côte est de la baie d’Hudson, au nord du Canada. D’après une théorie parfois controversée, ce site géologique abrite la plus vieille pierre trouvée Terre (4,29 milliards d’années).
Les chercheurs sont persuadés que ces micro-organismes se sont formés au fond de l’océan, à proximité de «cheminées hydrothermales» formées par l’activité volcanique et qui réchauffent les eaux. «Notre découverte renforce l’idée que la vie a émergé de sources hydrothermales chaudes au fond des océans, peu de temps après la formation de la Terre il y a environ 4,5 milliards d’années».
«Le plus excitant dans ces découvertes», c’est que la vie ait réussi à démarrer sur Terre de façon précoce, «ce qui soulève d’intéressantes questions» sur ce qui s’est passé sur Mars et ailleurs dans l’Univers, considère l’un de ces chercheurs de UCL, Matthew Dodd. «Si la vie est arrivée si vite sur Terre, (…) a-t-elle pu faire de même sur d’autres planètes?», s’interroge-t-il.
En septembre 2016, une équipe de chercheurs australiens avait annoncé avoir découvert au Groenland des stromatolites (des structures calcaires formées par des colonies microbiennes) vieux de 3,7 milliards d’années. Ces stromatolites se sont formés à la surface de l’eau alors que les micro-organismes décrits par la nouvelle étude seraient nés dans les profondeurs marines.
Pour Matthew Dodd, la nouvelle étude montre que «la vie s’est développée sur notre planète à un moment où Mars et la Terre avaient de l’eau liquide à leur surface». «Par conséquent, nous nous attendons à trouver des preuves de vie passée sur Mars il y a 4 milliards d’années. A moins que la Terre ne soit une exception», écrit-il.
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