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SALVA KIIR POUR UN DIALOGUE SUR L’ENVOI DES 4000 CASQUES BLEUS : Pourquoi maintenant ?

 

L’homme à l’éternel chapeau borsalino est-il revenu à la raison ? C’est la question qu’on est tenté de se poser. Toujours est-il que pressé de toutes parts d’accepter le déploiement d’une force internationale de maintien de la paix dans son pays ravagé par la guerre civile, le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a fini par plier l’échine. En effet, le 15 août dernier, il a dit ne plus être opposé au déploiement des 4000 Casques bleus supplémentaires dans son pays et en appelle au dialogue. « Nous ne sommes pas opposés à toute aide et nous écoutons volontiers les conseils », a-t-il déclaré devant le Parlement. Mais pourquoi un tel infléchissement maintenant ? S’agit-il d’un aveu d’impuissance ou d’un revirement calculé? On a envie de croire en la seconde hypothèse, de penser que cet appel au dialogue de Salva Kiir participe plutôt d’une stratégie, surtout que le dirigeant, envers et contre tous, a réussi à écarter son vice-président, pour ne pas dire son pire ennemi, du gouvernement. Rappelons que Juba avait tout simplement rejeté le projet de résolution des Nations Unies, estimant que celle-ci remettait en cause la souveraineté du Soudan du Sud, indépendant depuis 2011. Si Salva Kiir  a fini par dire oui du bout des lèvres au déploiement des Casques bleus supplémentaires,  pour la sécurité de Juba et pour les bases onusiennes dans le pays, c’est qu’il a pris conscience, d’une part, que le rapport de forces dans son combat contre son ennemi juré, est désormais en sa faveur et d’autre part, qu’une menace pèse quand même toujours sur son pays, ce d’autant plus que Riek Machar qu’il ne veut pas voir même en peinture, n’a pas encore dit son dernier mot.

Il faut à tout prix éviter le deux poids deux mesures

A preuve, la résolution de l’ONU a été adoptée à la suite de combats à l’arme lourde en début juillet à Juba, entre les forces gouvernementales et les ex-rebelles. Cela dit, on peut trouver à redire sur les 13 500 soldats de la Minuss déjà sur place, dont le mandat a été renouvelé jusqu’au mois de décembre. Ils ont été sévèrement  critiqués pour n’avoir pas protégé des dizaines de milliers de civils réfugiés dans les bases de l’ONU le mois dernier. Des informations ont notamment fait état de femmes et filles agressées sexuellement près d’une base onusienne à Juba. C’est pourquoi l’ONU se doit de jouer pleinement son rôle de protection des civils, si elle ne veut pas plus tard être accusée de non-assistance à personnes en danger. Car à quoi servira une force onusienne à Juba, si les populations civiles continuent à y souffrir le martyre ? Dans le même temps, l’ONU devrait mettre un point d’honneur à déployer les 228 policiers annoncés au Burundi où se joue aussi depuis un an, un drame humanitaire. Il n’y a pas de raison que l’on bande les muscles avec Juba et que l’on se montre complaisant vis-à-vis de Bujumbura. Il faut à tout prix éviter le deux poids deux mesures.

Mamouda TANKOANO

 

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