Suite aux actes de vandalisme et de saccage qui ont mis à sac les Instituts français de Ouaga et Bobo-Dioulasso, le 1er octobre dernier, des journalistes et acteurs de la culture étaient dans les locaux de celui de Ouagadougou, dix jours après, précisément le 12 octobre pour constater de visu les dégâts causés. Selon les premiers responsables de l`institut, le bilan des dégâts n`a pas encore été établi mais il reste qu’ils sont énormes.
La visite des locaux de l’Institut français de Ouagadougou a permis aux journalistes et hommes de culture, composés d’artistes, de comédiens, de peintres de constater l’ampleur des dégâts après la furie des manifestants lors des évènements du 30 septembre dernier. Selon les premiers responsables, les infrastructures qui ont subi d`énormes dégâts sont notamment la cafétéria, la bibliothèque adultes, le centre de langue, la bibliothèque enfants, le campus France où se trouvait les dossiers des étudiants, la salle de cinéma du Petit Méliès, la scène du grand Méliès et la salle TV5. Sans oublier que même la télévision a été emportée par des manifestants. « Nous n’avons pas encore fait le bilan des dégâts », a laissé entendre le régisseur général de l`institut, Thierry Bambara.
Selon lui, des consoles, des appareils ont été brulés. La bibliothèque a été la plus touchée car celle-ci a été saccagée et brulée du haut jusqu`en bas. Selon M. Bambara, les instruments d’un artiste qui avait son concert le vendredi 1er octobre, n’ont pas échappé à la furie des manifestants, tout ayant été détruit. Selon le régisseur, l’ampleur des dégâts n’est pas uniquement matérielle car certaines personnes ont été touchées mentalement. C’est le cas de l’artiste polyvalent qui intervient dans la transformation des objets en instrument, Saha Koanda qui a exprimé son consternation en ces termes. « Je me force pour parler car je n`ai pas l`inspiration. Ceux qui ont fait ça pensaient faire du mal à la France mais c`est à nous-mêmes qu’ils l’ont fait », a-t-il déclaré, la voix nouée. Abdoulaye Traoré dit Kantala, un artiste qui préparait son festival prévu en décembre prochain, ne pourra plus le faire puisque tout le matériel de travail a été détruit. Selon lui, les Instituts français profitent plus aux artistes burkinabè qu’européens. « L’Institut français programme tout au plus un artiste européen par an alors que les artistes burkinabè, voire africains sont programmés toute l’année », a souligné Kantala qui a invité les manifestants à faire la différence entre les anti-français et les anti politique française.
Pour le moment, les responsables ignorent à quel moment l’Institut reprendra du service.
Myriam ZONGO
(Stagiaire)