L’Assemblée nationale a tenu sa 3e session extraordinaire ce 25 août 2020, à Ouagadougou. A l’ordre du jour, la question de l’examen et de l’adoption du projet de loi portant modification du code électoral qui divise la classe politique. C’était en présence de membres du gouvernement.
Le projet de loi portant modification du code électoral dont la question fait des gorges chaudes, était sur la table de discussion à l’Assemblée nationale. En effet, les principales dispositions du projet de loi objet de modification portent sur la prise en compte des cas de force majeure dans l’organisation des élections, la saisine du Conseil constitutionnel par le Président du Faso sur rapport circonstancié de la CENI pour l’élection présidentielle, la saisine du Conseil d’Etat par le Premier ministre sur rapport circonstancié de la CENI pour les élections municipales, l’harmonisation de la durée de la campagne électorale pour la présidentielle et les législatives, la réduction du délai de traitement des requêtes par la CENI, la réduction du délai de dépôt des déclarations de candidatures aux élections législatives de 70 jours à 60 jours, le délai de publication des listes de candidatures aux élections législatives. Après examen de la loi par la Commission des affaires générales, institutionnelles et des droits humains (CAGIDH), les députés ont, en vue d’un dialogue national, auditionné tour à tour les acteurs politiques, notamment l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP), le CFOP et des acteurs signataires de la pétition sur le projet de loi sous l’appellation d’acteurs indépendants. A en croire le rapporteur de la Commission, Michel Badiara, la plupart des acteurs ont apprécié positivement l’initiative du projet de loi qui est fondamental pour l’organisation des élections dans un contexte où le consensus autour de la loi électorale demeure un élément capital pour la tenue d’élections apaisées. Et en cette matinée du 25 août 2020, la loi a été adoptée par la majorité des députés avec 107 voix, 9 contre et 4 abstentions. Toutefois, certains élus ont souligné beaucoup d’inquiétudes liées à la sécurité des candidats et des électeurs, à la légitimité du scrutin dans les zones où le nombre d’électeurs est fortement réduit. Sur ces préoccupations, le gouvernement a tenu à rassurer que toutes les dispositions sont prises. Selon le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale, Siméon Sawadogo, le gouvernement travaille pour minimiser les risques. Pour lui, il s’agit d’éviter un vide institutionnel. Le Président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé a, pour sa part, remercié l’ensemble des élus pour leur clairvoyance lors des débats. Pour lui, l’Assemblée nationale n’a pas un pouvoir de décision. « Nous recommandons, nous prévenons », a-t-il laissé entendre. Toute la classe politique s’est donc accordée à aller aux élections. « Nous les croyons et nous les suivons », a déclaré Bala Sakandé avant de renchérir : « nous ne sommes pas des quémandeurs de lenga ». A l’en croire, le Burkina Faso a été épargné d’un coup d’Etat institutionnel avec l’adoption du présent projet de loi portant modification du code électoral.
Didèdoua Franck ZINGUE
photo d’archive