Renforcer le processus de la réconciliation nationale tel que défini par le président du Faso. C’est du reste l’avis du Comité de réflexion et d’actions pour la réconciliation et la paix (C.R.A.R.P) qui a été créé par des jeunes, tous bords confondus, pour accompagner le processus si cher au peuple burkinabé. Le comité a animé une conférence de presse ce 20 mars 2021 à Ouagadougou, pour donner sa vision et ses objectifs concernant la réconciliation nationale.
« La problématique ne sera pas une porte ouverte à des arrangements. Rassurez-vous, qu’il n’aura pas de deal derrière cette réconciliation. Nous pensons que c’est plutôt une nécessité impérieuse », c’est sur cette déclaration que la nouvelle organisation de la société civile dirigée par des visages bien connus de la chaîne politique burkinabé, qui se sont réunis en comité afin de faire de cette réconciliation, leur cheval de bataille. Il s’agit entres autre d’Alpha Yago du CDP, de Moussa Zerbo de l’UPC, de Hervé Ouattara du MPS, etc.
La réconciliation nationale, à en croire Moussa Zerbo, est une vision holistique pour toute personne éprise de paix et de justice. Selon lui, il y a des gens dans ce pays qui, à un moment de la vie politique du Burkina Faso, ont vu leurs efforts de 20 ans partir en fumée. D’une manière ou une autre, a-t-il expliqué, ces personnes ont été lésées, et c’est pourquoi il faille qu’on se parle. Pour lui, il faut que les uns et les autres aillent au-delà de leurs appartenances claniques. « On pourrait même lutter contre le phénomène du terrorisme si le peuple burkinabè était soudé et parlait d’un même langage. Il faudrait qu’à un moment donné, les Burkinabè taisent leurs divergences, sinon un jour, nous allons tous périr dans ce pays », foi de Moussa ZERBO, membre du C.R.A.R.P.
Alpha Yago, pour sa part, a indiqué que c’est dans cette dynamique que s’inscrivent les objectifs du comité. A l’en croire, il s’agira de promouvoir la réconciliation nationale auprès des autorités politiques, coutumières et religieuses à travers ces activités socio-culturelles et sportives, donner une assise nationale à travers une stratégie de communication et enfin, utiliser une technique de la mobilisation sociale pour faciliter l’appropriation de la réconciliation nationale par les jeunes qui constituent 77% de la population.
Le C.R.A.R.P parle d’une vrai réconciliation car, il aurait mis un point d’honneur sur l’implication de citoyens venus de divers horizons. Et Alpha Yago de préciser qu’au C.R.A.R.P, ils se sont déjà réconciliés au regard de la composition de la jeune structure naissante composée des jeunes du CDP, MPP, UPC, MPS et de la société civile. Et M. Yago de laisser entendre que la vraie réconciliation, c’est celle qui se fait à la base. Pour les conférenciers du jour, la problématique de la réconciliation contrairement à ce que certains pensent, « n’est pas une question liée à un individu, un groupe d’individus encore moins à un parti politique. C’est plutôt une question d’intérêt national », ont-ils rassuré. C’est pourquoi le C.R.A.R.P se veut le messager de la réconciliation nationale au Burkina Faso. Pour parvenir aux objectifs qu’il s’est fixés, le C.R.A.R.P entend organiser des rencontres avec les associations des victimes, travailler à rependre et à populariser la question de la réconciliation nationale, identifier les points focaux par provinces et par régions, initier une caravane, des concerts et des soirées humoristiques sur la réconciliation nationale, un cross populaire, etc.
Didèdoua Franck ZINGUE
