Le procès Vincent Dabilgou et autres a repris ce 29 janvier 2023 au Tribunal de grande instance Ouaga 1. A la barre, des témoins pas comme les autres, Mahamoudou Bonkoungou du Groupe EBOMAF et Apollinaire Compaoré PDG de la téléphonie mobile Telecel. Ils se sont prêtés aux questions du Tribunal. Mais avant eux, des entrepreneurs de renoms, tels Jean Gabriel Séré, ex DAF du ministère en charge des Transports, Malick Kouanda, ex directeur général de la SOPAFER-B, etc.
« Un jour, j’ai été appelé par Vincent Dabilgou. Il m’a demandé si nous vendions des motos. J’ai dit Oui ! Et il m’a mis en contact avec son DAF (ndlr Jean Gabriel Séré). La première fois, j’ai chargé 15 motos, puis 15 puis 6. Donc un total de 36 motos au prix unitaire de 350 000 FCFA. Franchement au début, je ne savais où les livraisons devraient se faire. C’est après avoir chargé, qu’on m’a remis le contact d’un certain Jean Claude. Et l’ensemble des motos ont été livrées au siège du Nouveau Temps pour la Démocratie (NTD). Pour le payement, je suis allé au ministère pour remettre les factures et j’ai rencontré M. Séré qui m’a remis un chèque ECOBANK pour la première livraison et un autre chèque pour la deuxième livraison. Je pense que le ministre était bel et bien au courant des livraisons puisque je l’ai rencontré une fois dans son bureau. Pour ce qui concerne le règlement des factures, ce n’est qu’à la dernière livraison que j’ai rencontré le ministre et Malick Kouanda (ex DG SOPAFER-B) qui m’a remis un chèque de 2 millions de francs CFA », a témoigné Seydou Compaoré à la barre, responsable commercial et interprète à New Horizon International, une société indienne spécialisé dans la vente des engins à deux roues. Une déclaration confirmée par Jean Gabriel Séré qui ajoute qui tous les paiements ne pouvaient se faire sans l’accord du ministre Vincent Dabilgou.
A la suite de Seydou Compaoré, Apollinaire Compaoré, PDG de Telecel Faso et de Wenkouni bank international en qualité de témoin. « Je n’ai jamais donné des engins à Vincent Dabilgou et au NTD dans le cadre de la campagne électorale », a-t-il déclaré. Néanmoins, le patron de telecel Faso émet des réserves en ces termes : « mais c’est possible que j’ai donné 2 millions de FCFA. Mais en toute franchise, je ne me souviens pas ni de la date, ni du jour ». A en croire Apollinaire Compaoré, cela n’était pas dans le cadre d’une campagne électorale. « C’était juste un don non remboursable », a-t-il précisé.
A la suite du PDG de Telecel Faso, un autre PDG, celui du groupe EBOMAF en la personne de Mahamadou Bonkoungou en qualité de témoin aussi. « Comme je l’avais déjà dit devant l’ASCE-LC, je n’ai pas soutenu Vincent Dabilgou avec de l’argent et je lui ai jamais donné 20 millions FCFA lors de la campagne électorale de 2020. A ma connaissance, un homme d’affaires ne doit pas soutenir un homme politique. Si d’autres le font, chez moi ce n’est pas le cas. Au niveau de ma Fondation, nous faisons des dons de générosités. Mais à chaque fois que nous le faisons, nous produisons un certificat de donation. A moins qu’on ai fait ce don au moment où j’étais inconscient, sinon je n’ai pas vu de certificat qui montre que la Fondation a fait un don à Vincent Dabilgou. Du reste, ma société ne donne pas de l’argent à quelqu’un à des fins politiques », a déclaré Mahamoudou Bonkoungou à la barre.
Didèdoua Franck ZINGUE
