La saison des prix Nobel 2024 est ouverte, et pour la deuxième année consécutive, l’ARN (acide ribonucléique)est à l’honneur. Les Américains Victor Ambros et Gary Ruvkun – 70 et 72 ans – ont reçu ce lundi 7 octobre le prix Nobel de médecine et de physiologie pour leur découverte du microARN.
Leur prix s’accompagne d’une récompense de 11 millions de couronnes (920 000 euros), soit la plus haute valeur nominale (dans la devise suédoise) dans l’histoire plus que centenaire des Nobel. Les deux chercheurs américains ont été distingués pour leurs travaux qui ont conduit à identifier cette nouvelle classe de molécule et leur rôle majeur dans la régulation de l’expression des gènes. Leur découverte des microARN dans les années 1990 se voit ainsi récompensée. « Au niveau thérapeutique, il existe un essai clinique en cours pour traiter le cancer du foie avec un microARN qui empêcherait la croissance de la tumeur. Les premiers résultats semblent prometteurs », avance Michele Trabucchi, chercheur en biologie moléculaire à l’Inserm…
Ces molécules – que l’on retrouve chez les plantes et chez la plupart des espèces animales (y compris l’être humain) – ont l’extraordinaire pouvoir de réguler l’expression des gènes. Du stade embryonnaire à notre mort, ils sont impliqués dans la plupart des processus biologiques du vivant.
Les microARN sont un peu comme des interrupteurs : ils ont le pouvoir d’« éteindre » nos gènes. Et ce n’est pas rien, car les gènes sont la notice de fabrication des briques indispensables à la vie : les protéines. Si le gène est « éteint », la protéine ne sera donc pas fabriquée. Parmi les protéines les plus connues, on peut citer l’insuline, qui régule le taux de sucre dans le sang, ou l’hémoglobine, qui permet de transporter de l’oxygène dans tout le corps. Mais, entre un gène et son produit final (la protéine, donc), il y a un intermédiaire : l’ARN messager, la fameuse molécule utilisée dans les vaccins contre le Covid-19…
Source: Libération, Le Figaro