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Nourat, artiste-musicienne burkinabè : « Le Reggae n’est pas très en forme au Burkina »

Lorsque l’on évoque le nom Wendgouda Honorine Zoma, ils sont peu nombreux, ces Burkinabè qui savent à qui ce nom renvoie. Mais il suffit de dire « Nourat » pour que les uns et les autres sachent de qui il s’agit. La femme qui a fait le choix d’évoluer dans le genre musical Reggae était l’invitée de Actuburkina, hier 31 janvier, dans le cadre de la rubrique « Vie de stars ». Avec notre invitée, il a été question des raisons du choix du Reggae comme genre musical, de la formation du groupe « Nourat et les Lions », des projets du groupe et de la situation du Reggae au Burkina. Lisez plutôt !

Comment se portent « Nourat et les Lions » ?

Le groupe Nourat et les Lions se portent bien et nous vous remercions pour votre invitation.

Dites-nous comment vous est venue l’idée de créer ce groupe ?

Nourat était déjà connue du public burkinabè parce qu’en 2012 j’ai fait sortir mon premier album « Daaré » avec lequel j’ai eu le Kundé du meilleur artiste féminin en 2013. Moi j’étais vraiment passionnée de la musique Reggae. Je me suis retrouvée du côté du Madiba Mataï  géré par Bingui Jaa Jammy, un Reggae man et c’est là que j’ai commencé à faire des interprétations et tout. En 2016, le Madiba Mataï est devenu le « One love Café » géré par Sams’k Le Jah et les Lions qui résidaient en Côte d’Ivoire, avaient été contactés par ce dernier pour jouer en tant que musiciens. Ces 4 jeunes instrumentistes sont donc venus de la Côte d’Ivoire et jouaient au One love Café et comme moi j’y faisais des interprétations, nous nous sommes rencontrés et avons échangé. C’est ainsi que nous avons vu que nous poursuivons les mêmes objectifs et nous avons décidé de nous mettre ensemble en vue de faire autre chose que des interprétations. C’est ainsi que le groupe Nourat et les Lions a vu le jour.

Pourquoi l’appellation Lions ?

Il faut dire que les 4 instrumentistes ivoiriens étaient venus avec cette appellation, les Lions.  Nous avons juste décidé de garder cette appellation et d’ajouter Nourat, d’où Nourat et les Lions.

Pourquoi avoir choisi le Reggae comme genre musical et pas un autre ?

Comme je l’ai dit au début, je faisais de la variété musicale et dans mon premier album, il y avait du Warba, de la musique d’ambiance, et un titre Reggae mais moi j’étais plus passionnée du Reggae. Avec la première production, c’était dur de faire du Reggae puisque les gens disaient que c’est un genre musical un peu compliqué et pour une femme, ç’allait être encore difficile. Je me suis donc fait connaitre avec un premier genre musical avant de rejoindre après mes premiers amours, à savoir le Reggae.

Comment se porte le Reggae aujourd’hui au Burkina ?

 

Vivez-vous de votre art ?

Nous vivons difficilement de notre art parce qu’avant ce n’était pas facile et maintenant, avec la situation sécuritaire, c’est encore plus dur. Parce que nous n’avons plus assez de scènes et on ne peut pas aller partout où l’on veut. C’est pourquoi notre souhait le plus ardent est qu’il y ait la paix. Si la paix revient, nous allons pouvoir vivre de notre art.

On constate que le groupe est composé en majorité d’hommes. Comment se fait me management de du groupe?

Quels sont les projets du groupe pour cette année 2024 ?

Nous avons en projet de lancer un single en soutien à l’Alliance des Etats du Sahel (AES) parce que nous avons vu que ce regroupement va apporter quelque chose de positif à l’Afrique. En tant que reggae man, notre devoir est d’accompagner ce genre d’initiative qui est d’aspirer à une vraie indépendance. Donc d’ici là, nous allons essayer de lancer le single.

Est-ce à dire que vous soutenez aussi la décision de nos autorités de se retirer de la CEDEAO ?

Oui, vu tout ce qui s’est passé lors du coup d’Etat au Niger, nous avions fait un direct sur la page Nourat et les Lions pour dire que nous ne voulions pas d’intervention militaire de la CEDEAO au Niger. Comme Thomas Sankara l’a dit, « l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort ». Si ce que la CEDEAO fait n’arrange pas nos pays, ces derniers ont le plein droit de se réinventer et réinventer leur indépendance. Si ces trois pays se sont regroupés au sein de de l’AES, c’est qu’ils ont des projets devant leur permettre d’être vraiment libres. Si les autres pays africains constatent que c’est bien, ils pourront rejoindre et l’AES pourrait devenir par la suite, les Etats unis d’Afrique souhaités par tant d’Africains.

A quand un concert live de Nourat et les Lions au Palais des sports de Ouaga 2000 ?

C’est un projet qui est là et comme ce n’est pas facile avec la situation du pays, il faut trouver les moyens car la musique demande beaucoup de moyens, nous sommes donc en train de nous préparer et inch’Allah, en cette année 2024, on le fera et si nous n’avons pas les moyens nécessaires, on va se préparer pour 2025.

Votre message aujourd’hui aux Burkinabè ?

Je veux dire à tous les Burkinabè de prendre conscience de tout ce qui se passe et à soutenir nos Forces de défense et de sécurité (FDS), nos Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) afin que la paix revienne. S’il n’y a pas de paix, nous n’avons nulle part où aller, donc que tout un chacun, dans son domaine d’activité, continue de soutenir nos forces combattantes.

Entretien réalisé par Colette DRABO

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