Face au dernier développement de l’actualité ces derniers 24 heures avec l’arrivé de l’ancien président Blaise Compaoré, 8 ans après avoir été contrait à l’exil par la rue, les avocats de la famille Sankara étaient face à la presse ce vendredi 08 juillet 2022 à Ouagadougou. Inculpé, jugé et condamné à perpète dans l’affaire Thomas Sankara le 6 avril 2022, et placé sous mandat d’arrêt international, les avocats des ayant-droits dénoncent ce qu’ils qualifient d’une mascarade des décisions de justice par le pouvoir exécutif.
« Nous n’attendons pas se faire complices d’une énième tentative de fouler au pied une décision de justice », a lancé Me Bénéwendé S. Sankara dans son adresse à la presse. En effet, les avocats des familles de Thomas Sankara et des 12 suppliciés que le verdict du procès est le fruit d’une lutte de longue haleine. Et si l’indépendance de la justice telle que consacrée par la constitution du Burkina Faso, ne devrait pas souffrir d’une exception. C’est pourquoi, les avocats estiment qu’il n’est pas question que « l’exécutif piétine et torde la constitution comme un torchon ».
Pour Me Sankara, en principe de l’égalité de tous les Burkinabès devant la loi, il n’y a pas de super Burkinabè aux yeux d’elle. « Blaise Compaoré est tout simplement un justiciable contre qui un mandat d’amener a été décerné (…). Il n’y a aucune raison pour que ce mandat ne soit pas exécuté », s’insurge Me Sankara. Pour lui, toutes les décisions de justice doivent être mise en place intégralement.
Selon Me Prosper Farama, « l’exécution du mandat d’arrêt doit être spontanée. On n’a même pas besoin de dire à une autorité de l’exécuter ». Pour lui, les agissements des autorités de la Transition sont « extrêmement graves » et l’histoire en tiendra compte. « Ces derniers 24 heures nous ont fait acter d’une chose qui est aujourd’hui incontestable : les putschistes ou pseudo- réconciliateurs, tentent d’assassiner l’État de droit, la démocratie au Burkina Faso. Il n’y a pas autre lecture à faire que cela. Cette attaque menée contre l’Etat de droit par rapport à une défiance ouverte à la justice, est très gravissime. C’est un précédent extrêmement dangereux. Parce que nul burkinabè, épris de paix et de justice, n’osent imaginer que dans un Etat se disant de droit, on puisse faire fi à des décisions de justice, les piétiner à sa guise. C’est très grave. Le général Gilbert Dienderé est en prison, pourquoi un tapis rouge déroulé pour Blaise Compaoré ? », s’interroge Me Farama, en ajoutant que les putschistes s’engagent dans un combat qui est perdu d’avance. Les avocats de la famille Sankara et de ses 12 compagnons ont néanmoins laissé entendre qu’ils ont rencontré le parquet militaire qui leurs a confié que le mandat d’arrêt a été remis à la force publique pour exécution.
Me Sankara et ses camarades réaffirment son attachement absolu au respect strict des règles de droit, interpellent les autorités judiciaires et politiques à prendre leurs responsabilités, exigent purement et simplement l’exécution du mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré et rassurent qu’ils ne ménageront aucun effort pour l’exécution du mandat d’arrêt émis contre Blaise Compaoré.
Didèdoua Franck ZINGUE