Le président kényan William Ruto a nommé ce vendredi 19 juillet 2024, les 11 premiers membres de son cabinet, conservant six anciens ministres dans les portefeuilles clés de la défense et de l’intérieur.
La semaine dernière, Ruto a limogé tous les ministres sauf un et a déclaré qu’il formerait un gouvernement à base élargie qui l’aiderait à résoudre les problèmes qui ont conduit à des manifestations qui ont duré un mois.
Les manifestations ont commencé par des appels aux législateurs pour qu’ils votent contre un projet de loi de finances proposant de nouveaux impôts, puis se sont transformées en appels à la démission du président pour mauvaise gouvernance.
La dette publique du pays a augmenté et Ruto a défendu les taxes proposées comme un moyen de rembourser la dette et d’augmenter la collecte des recettes internes.
Les manifestants réclament un nouveau départ, accusant les anciens ministres d’incompétence, de corruption et de démonstration d’opulence dans un contexte de vie chère.
Le ministère de l’Intérieur, dont relève la police, a souvent été critiqué pour les tirs et les meurtres de manifestants le 25 juin alors qu’ils prenaient d’assaut le Parlement.
Peu avant l’annonce du président, les membres de la coalition d’opposition ont pris leurs distances vendredi avec la proposition de former un gouvernement à base élargie, la qualifiant de « trahison du peuple kényan, en particulier de la génération Z et de la génération Y », qui ont mené les manifestations appelant au changement.
La figure de l’opposition Kalonzo Musyoka a qualifié le changement de gouvernement de « cosmétique », affirmant que rien ne changera tant que l’administration Ruto sera au pouvoir.
Il a déclaré que tout parti d’opposition rejoignant le gouvernement à base élargie le ferait en tant que parti individuel et non en tant que coalition d’opposition.
Le principal leader de l’opposition, Raila Odinga, n’était pas présent lors de la conférence de presse de la coalition d’opposition.
Les manifestations d’un mois au Kenya ont débuté le 18 juin, dirigées par des jeunes qui se disaient sans chef et sans tribu dans leurs appels au changement, à la responsabilité et à la bonne gouvernance.
Au moins 50 personnes sont mortes depuis le début des manifestations et plus de 400 autres ont été blessées, selon les données de la Commission nationale des droits de l’homme du Kenya. Un tribunal a suspendu jeudi l’interdiction imposée par la police de manifester dans la capitale, Nairobi.
Source: Africanews