ActuBurkina
A la une Vie de stars

KYS, artiste-slameur burkinabè : « nous n’avons rien à envier à une musique étrangère »

Kiswendsida Salifou Compaoré alias « Kys » (dimunitif de Kiswendsida), est un artiste-slameur burkinabè dont le premier album titré « Elle », est sorti en 2019. Il se prépare activement pour la sortie du 2e opus probablement d’ici fin 2023. A la question de savoir ce qu’il pense de la musique burkinabè en général, il estime que c’est « une très bonne musique, très profonde ». « Que ce soit dans les instruments, dans les paroles, nous n’avons rien à envier à une musique étrangère », a-t-il déclaré lors d’une interview qu’il a accordée dans les locaux de actuburkina, le 10 juillet dernier. En tout cas, c’est un artiste « touche à tout », selon ses propres termes, que nous avons rencontré et qui essaie du mieux qu’il peut, « d’avoir de bons rapports avec tout le monde ». Découvrons qui est Kys !

Actuburkina : Depuis quand êtes-vous dans la musique ?

Kys : Il faut dire que cela fait quand même un bon moment parce que j’étais dans le milieu mais en tant que manager d’artistes depuis 2004-2005. Et ce n’est qu’en 2018 que j’ai décidé de me lancer entièrement dans la musique entant qu’artiste musicien.

Est-ce à dire que le boulot de Manager d’artistes ne vous rapportait pas gros voilà pourquoi vous avez décidé de vous lancer dans la musique ?

Non, cela n’a rien à voir parce qu’il faut dire que depuis le lycée, j’écrivais des textes de RAP.  C’était à l’époque où on avait quand même de grandes vedettes comme MC Solar, NTM, et autres. C’était une époque où en tant qu’adolescent, on avait des passions sur lesquelles on se penchait. Certains étaient portés beaucoup plus vers Basketball, d’autres étaient beaucoup plus portés vers la musique, comme moi. J’écrivais donc des textes mais au départ c’était juste pour m’amuser, sans réellement savoir ce que j’allais en faire. Quand je suis rentré activement dans le milieu culturel en tant que manager, cela n’a fait que raviver cette flamme qui existait mais je ne savais pas qu’un jour, j’allais devenir artiste. Le déclic est venu en 2008 et là j’ai juste enregistré un single et c’est parti.

Combien d’albums avez-vous à ce jour ?

 Je suis toujours à mon premier album qui est de 8 titres, sorti en 2019. Je suis activement en pleine préparation du second mais j’ai fait des collaborations avec divers artistes notamment « Sevys » qui est un jeune de Pô qui chante très bien. Avec lui, nous avons un titre « Sabou » en Kaséna qui signifie l’argent en français. J’ai également fait une collaboration avec un slameur nigérien du nom de Saint Isaac. Il y a bien d’autres collaborations qui sont en cours de finalisation et qui vont certainement paraitre dans le prochain album.

Votre 1er album a-t-il connu un franc succès ?

 A ce sujet, je répondrai oui sans hésiter parce que je ne m’attendais pas au départ à être là où je suis arrivé maintenant. Et il faut dire que quand j’ai lancé le 1er single, j’ai approché Jacky El Féno pour le lui dire et je lui ai demandé de me donner son avis là-dessus. Sur le champ, il m’a dit qu’il ne pouvait pas comprendre que je puisse avoir une telle œuvre et que je dorme avec. C’est grâce à lui que j’ai eu la chance d’avoir le plateau de Miss Burkina en 2019 ou 2020 où ils m’ont offert gracieusement leur plateau. Là où ils étaient, tant que je pouvais m’y rendre, j’étais systématiquement programmé.  Et cela m’a permis de faire pas mal de régions entre autres Koudougou, Dédougou, Ziniaré, Bobo-Dioulasso, Banfora. D’ailleurs, j’avais profité du passage de Banfora pour faire le tournage d’une partie de l’un de mes clips. Je peux donc dire que cet album m’a apporté plus que je ne m’imaginais. Et jusqu’à présent, je me rends compte qu’il y a encore à découvrir dans l’album, parce que comme vous le savez, quand on sort un album de 8 titres, il est vrai qu’il n’est pas énorme, mais il n’y a que 2 ou 3 chansons qui accrochent les gens et le reste, ils ne les connaissent pas. Pour moi, actuellement, il y a encore beaucoup à découvrir dans cet album.

Quels sont les divers thèmes que vous abordiez dans ledit album ?

Les thèmes sont variés mais tout tourne autour de la femme. Déjà, le titre éponyme intitulé « Elle », est un hommage rendu à la femme, qu’elle soit fille, mère, sœur. Il y a un autre titre qui parle de l’excision intitulé « La lettre ». Il y a un autre où je rends grâce à Dieu parce qu’on se dit que quel que soit ce que l’on fait, si l’on met Dieu devant, forcément on le retrouve dans tout ce qui va arriver. A mon avis, on ne peut pas entamer une aventure sans mettre Dieu devant. Il y a un autre titre où je rends hommage  à tous les parents (mère et père) et dans lequel je fais jouer la parenté à plaisanterie entre Mosse et Samo.  Il y a le titre « Elle » que j’ai eu à reprendre en featuring avec Frère Malcom dans le même album. Aussi, il y a une chanson que j’ai faite avec Limachel où l’on parle de conscientisation des jeunes. C’était une occasion d’apporter notre touche dans la conscientisation de la jeunesse.

Que pensez-vous de la musique burkinabè en général ?

 

 

Exercez-vous une autre activité en dehors de la musique ?

En dehors de la musique, je suis comptable de formation et actuellement, j’évolue dans une structure privée de la place en tant qu’assistant financier. J’ai les b.a.ba de manager, je suis également artiste-comédien pour avoir joué dans certaines séries télévisées, notamment dans la « Team des rebelles », saison 1 et 2, « Waga Love », « Affaire publiques » dans lesquelles j’ai fait de la figuration. Je suis un peu touche à tout.  J’ai aussi essayé de me lancer dans la distribution de pièces de rechange pour motos. Actuellement, je suis le représentant de la marque « Buudu » évoluant dans le vestimentaire, notamment le tee-shirt, et également dans la production de liqueurs de dattes bio. Buudu a également une branche culturelle qui fait dans la production des artistes et j’ai eu la chance d’avoir été édité pour le 1er album. Je suis donc partout et nulle part.

Vous évoluez dans le slam. Quelles sont vos relations avec vos confrères slameurs ?

 Je peux dire qu’avec mes frères de plume côté slam et même dans le milieu culturel en général, j’essaie du mieux que je peux, d’avoir de bons rapports avec tout le monde. Il est vrai qu’on ne peut pas être ami à tout le monde mais j’essaie de ne pas être un ennemi. Je collabore et je coopère avec qui le veut bien. A ce niveau, je n’ai aucun souci. D’ailleurs, le 1er single que j’ai lancé après la sortie de l’album « Elle », il y a deux ans, c’était une collaboration avec le groupe Africanda de Bobo-Dioulasso, à travers laquelle on a voulu rendre hommage aux Forces de défense et de sécurité et tous ceux qui œuvrent pour la stabilité du pays au détriment de leurs propres vie et celle de leurs familles.

 

Vous avez parlé du 2e album qui est en préparation. A quand la sortie de cet album ?

Pour le 2e album, j’espère que ce sera prêt d’ici la fin de l’année, si tout va bien.

Quels sont vos projets à court et moyen termes ?

 

 

Interview réalisée par Colette DRABO

Articles similaires

FILEP 2019: rendez-vous du 25 au 28 septembre pour la 8e édition

ActuBurkina

BURKINA: 1,5 tonne de poulets et poissons avariés, saisie et incinérée

ActuBurkina

SUSPICION DE CAS DE CORONAVIRUS AU BURKINA : « il faut être pondéré » (Rémis Dandjinou)

ActuBurkina

Laisser un Commentaire

ACTUBURKINA

GRATUIT
VOIR