Ceci est le message de l’Amicale Entre Profs Burkina Faso à l’occasion de la 30e Journée mondiale des enseignant (e)s. Lisez!
Enseignantes et enseignants du monde entier ;
Pairs éducateurs d’ici et d’ailleurs ;
En ce jour 5 octobre, l’humanité commémore la Journée mondiale des enseignant(e)s, en abrégé JME. Depuis 1994, cet acte solennel marque l’anniversaire de l’adoption de la Recommandation de l’OIT/UNESCO de 1966 concernant la condition du personnel enseignant. Cette recommandation établit des références sur les droits, les responsabilités des enseignants et des normes pour leur préparation initiale et leur formation continue, le recrutement, l’emploi et les conditions d’enseignement et d’apprentissage. Cette journée sensibilise donc à l’importance et au rôle des enseignants dans le système éducatif tout en examinant la qualité du travail des formateurs de par le monde. En sus, elle est devenue l’occasion de marquer les progrès et de réfléchir aux moyens de contrer les défis restants pour la promotion de la profession enseignante.
Cette année, la JME est célébrée sous le thème : « Les enseignants dont nous avons besoin pour l’éducation que nous souhaitons : l’impératif mondial de remédier à la pénurie d’enseignants. » En effet, les enseignants restent au cœur des processus d’éducation et d’apprentissage en leur qualité de pédagogues aptes à aider chaque apprenant à acquérir des connaissances, à développer des aptitudes et à comprendre le monde. Pourtant, à l’heure où les systèmes éducatifs et les nouvelles approches pédagogiques sont appelés à faciliter l’enseignement/apprentissage, les enseignants sont en nombre insuffisant dans le monde entier en général et au Burkina Faso en particulier. Et pour cause, la profession d’enseignant a perdu de son attrait en raison de la charge de travail accrue et des conditions d’exercice dégradées (manque de reconnaissance et de respect, faible rémunération malgré leurs compétences de transformation).
Au regard de ce tableau peu reluisant, la 30e Journée mondiale des enseignants se focalise cette année sur les moyens de remédier à la pénurie d’enseignants en améliorant l’attractivité de cette profession. Pour l’Amicale Entre Profs/Burkina Faso, il faudra mettre l’accent sur l’importance de la profession enseignante et sur la nécessité de la rendre plus attractive aux yeux des enseignants qualifiés mais surtout d’attirer les jeunes vers les formations pointues aux métiers de l’enseignement à tous les niveaux. Et c’est à juste titre que David EDWARDS, Secrétaire général de l’Internationale de l’Education affirme : « Pour réellement célébrer la Journée mondiale des enseignantes et des enseignants, nous devons dépasser les simples remerciements à la profession. Nous devons investir dans des systèmes d’enseignement public de qualité. Nous appelons les gouvernements partout dans le monde à investir dans les enseignantes et enseignants, à garantir les droits du travail et les bonnes conditions de travail, impliquer les enseignantes et les enseignants dans les prises de décision et faire confiance à leur expertise pédagogique. La transformation commence avec les enseignantes et les enseignants. Nous sommes le cœur battant de l’éducation. »
Enseignantes et enseignants du Burkina Faso ;
En célébrant cette journée, l’AEP/BF s’inscrit dans le contexte de la transformation de l’éducation et de la nécessité d’un nouveau contrat social. Elle invite donc les décideurs et les partenaires à viser les objectifs suivants :
- Sensibiliser au rôle majeur des enseignants dans la transformation et l’avenir de l’éducation
- Répertorier et étudier toutes les difficultés auxquelles les enseignants et les systèmes éducatifs sont confrontés afin de rendre attrayante la profession enseignante et, par ricochet, offrir à tous une éducation de qualité équitable et inclusive et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ;
- Présenter des pratiques prometteuses pour motiver les enseignants et les éducateurs et faire en sorte qu’ils continuent d’exercer et de perfectionner leurs compétences.
Pour ce faire, il faut motiver les enseignantes et les enseignants sur tous les plans. En la matière, quels types d’incitations pourraient aider à attirer les jeunes talents les plus qualifiés et motivés dans l’enseignement ? Quels types de relations contractuelles, de rémunération et de récompenses les candidats qualifiés recherchent-ils, et comment les politiques existantes répondent-elles à leurs ambitions et attentes en termes de développement de carrière ? C’est connu de tous, la protection des conditions d’emploi et de travail décentes est à la base de tout mécanisme. Il est donc important de hisser au rang des priorités nationales la reconnaissance de la profession enseignante à sa juste valeur et lui donner toute sa dignité.
Bonne commémoration dans la réflexion.
Ouagadougou, le 05 octobre 2023
Emile LALSAGA
Professeur certifié de français
Président de l’AEP/BF