La Société burkinabè de pédiatrie (SOBUPED) a organisé, hier 30 novembre 2020, veille de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida, une conférence de presse au Centre hospitalier pédiatrique Charles De Gaulle, à Ouagadougou. Objectif : sensibiliser la population au dépistage volontaire et lancer la campagne de dépistage gratuit dans 10 formations sanitaires notamment des CHU et CHR de quelques villes, les 1er et 2 décembre.
« Solidarité mondiale et responsabilité partagée ». C’est sous ce thème que se tient, cette année, la journée mondiale de lutte contre le sida en plein milieu d’une autre pandémie mondiale, à savoir la pandémie de Covid 19. Et la conférence de presse animée par la SOBUPED était un moment de réflexion sur la conduite à tenir pour assister les personnes atteintes du VIH/SIDA. A en croire Pr Yé Diarra, présidente de la SOBUPED, le VIH n’épargne personne, ni les enfants, encore moins le couple mère-enfant. Au Burkina, le taux de prévalence du VIH chez les adultes de 15 à 49 ans est de 0,7%, les personnes vivant avec le VIH sont au nombre de 96 000 et les enfants atteints du VIH sont au nombre de 9 100. C’est donc pour contribuer à relever les défis en matière de dépistage, de sensibilisation et pour témoigner sa solidarité que la SOBUPED, en collaboration avec le SP/CNLS ainsi que le PSSLS/IST, organise, les 1er et 2 décembre, une campagne de dépistage dans les CHU de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, les CHR de Koudougou, Tenkodogo, Fada, Ouahigouya et l’hôpital de district de Pissy à Ouagadougou.
Selon Pr Yé, les données statistiques de l’ONUSIDA donnent froid dans le dos. En 2020, environ 38 millions de personnes dont 1,8 million d’enfants de 0 à 14 ans dans le monde vivent avec le Sida. En 2019, 1,7 million de nouvelles infections ont été enregistrées et les femmes et les filles représentent environ 48% de ces nouvelles infections à VIH. Toujours en 2019, 690 000 personnes sont décédées du VIH/SIDA. En Afrique subsaharienne, 5 nouvelles infections sur 6 concernent les adolescents de 15 à 19 ans, et les femmes et les filles représentent 59% de toutes les nouvelles infections. Des statistiques qui rappellent l’urgence à agir. De l’avis de la présidente de la SOBUPED, la pandémie du Covid-19 menace l’accès à la prévention, au dépistage, au traitement du VIH. Sans stratégie efficiente, l’on pourrait assister à une résurgence de la maladie du VIH. D’où cette campagne de dépistage pour s’inscrire dans la dynamique de l’ONUSIDA qui veut que chaque individu connaisse son statut sérologique en ces temps de COVID afin d’être pris en charge. A en croire Pr Diarra Yé, les objectifs de la campagne sont de sensibiliser les usagers dans les structures de soins pédiatriques au Burkina Faso, de proposer le dépistage VIH aux parents et aux usagers, de réaliser le test rapide de VIH aux enfants et à leurs familles et mettre sous ARV toutes les personnes dépistées positives au cours de cette campagne de sensibilisation dans les dix formations sanitaires. Pour ce faire, un appel a été lancé à la population à plus d’adhésion. Pour Koueta Fla, SG de la SOBUPED, il est important que chacun connaisse son statut sérologique en cette période de COVID car les personnes atteintes du VIH/sida deviennent plus vulnérables du fait que le virus détruit le système de défense et expose les malades aux autres maladies. Cette campagne de dépistage va s’étendre, selon lui, aux réfugiés.
Fatimata COMPAORE
(Stagiaire)
