Dans la déclaration ci-après, la Coalition Centriste pour la Paix (CCP) adresse des recommandations aux autorités de la transition pour un retour de la paix au Burkina Faso. Parmi ces recommandations il ressort l’inclusion des partis légalement reconnus aux concertations et la garantie de la liberté d’opinion.
Peuple du Burkina Faso, chers concitoyens
Militantes et militants de la CCP,
La Coalition centriste pour la paix des partis et formations politiques (CCP) s’inspire de la doctrine centriste. Elle prône l’équilibre des tendances. Elle ambitionne de mobiliser les acteurs politiques, mais aussi toutes les couches des populations urbaines et rurales de notre pays, pour une nouvelle offre politique, une option politique de développement inclusif, responsable et respectueux des valeurs humaines.
Au regard de l’évolution de la crise multidimensionnelle (sécuritaire, humanitaire, économique, sociale…) que vit le Burkina Faso, notre chère patrie, la coalition centriste pour la paix des partis et formations politiques (CCP) ne saurait rester de marbre. Du reste, le drame de Karma, commune de Barga, Province du Yatenga, qui a laissé sur le carreau plus d’une centaine de cadavres, interpelle la conscience de chaque Burkinabè. C’est d’ailleurs le lieu pour la Coalition centriste de présenter ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées, de souhaiter prompt rétablissement aux blessés et de demander au gouvernement de tout mettre en œuvre pour la manifestation de la vérité sur cette tragédie. Tout en levant un coin de voile sur la situation nationale combien complexe et préoccupante, la coalition centriste se fait le devoir de proposer des recommandations dont la mise en œuvre efficace et efficiente, pourrait contribuer au retour rapide de la paix au Faso.
I-LA SITUATION SECURITAIRE :
Le Burkina Faso, depuis 2015, est confronté à des attaques terroristes. Des hordes de criminels de tout acabit s’en prennent à nos Forces de défense et de sécurité et aux populations civiles. Des villages sont vidés de leurs occupants ; lesquels sont devenus des personnes déplacées internes (PDI). La recrudescence de ces attaques a causé à ce jour, une catastrophe humanitaire à laquelle le pays doit faire face.
Des efforts sont faits par les autorités pour l’implication des populations avec l’adoption de la loi sur les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et la création des Comités de veille et de développement (COVED) ; cela montre la vision multidimensionnelle de la crise.
La poursuite des acquisitions d’armes et de logistique a permis d’engranger des victoires qui donnent espoir aux populations.
La situation sécuritaire appelle à plus de cohésion sociale. Aussi, la Coalition centriste propose-t-elle que la lutte contre le terrorisme s’inscrive davantage et formellement dans une approche multidimensionnelle, avec une plus grande implication de toutes les couches de la société.
La Coalition centriste espère que la conjugaison des efforts de tous les Burkinabè permettra de reconquérir les zones sous emprise terroriste et retrouver la paix.
II-LA SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE :
Les conséquences des attaques terroristes couplées aux effets de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, ont entrainé une inflation, la fermeture de plusieurs entreprises, la réduction de la mobilité des populations et la diminution des financements. Cela favorise des risques de crise économique.
En effet, pour de nombreux ménages burkinabè, les produits de première nécessité sont devenus inaccessibles. Il appartient aux autorités de trouver les solutions à cette crise économique.
Pour ce faire, la Coalition centriste propose l’organisation d’un forum national dans l’optique d’anticiper et de proposer des pistes de solutions, le plus tôt possible.
III-LA RECONCILIATION DES FILLES ET FILS :
Les valeurs de tolérance, de vivre-ensemble et de paix que prône la Coalition centriste, sont le socle de la société.
La CCP encourage les gouvernants pour les initiatives prises jusqu’à ce jour pour résoudre les crises multiformes que notre pays a connues. Ces crises se sont manifestées au niveau des communautés, des politiques et entre l’Etat et les administrés.
Créer les conditions pour une réconciliation des filles et fils, c’est réparer des torts et des injustices faites à des Burkinabè, c’est amener les communautés à une coexistence pacifique, c’est mettre les dirigeants politiques devant leurs responsabilités ; qu’ils se rapprochent et donnent l’exemple aux populations devant Dieu et devant l’histoire.
Plus la réconciliation sera retardée, plus difficile sera la mobilisation de tous les acteurs pour la paix et l’unité nationale d’une part et pour le développement économique, social et culturel de la nation, d’autre part.
Le peuple burkinabè attend la levée du soleil de la réconciliation nationale pour permettre aux filles et aux fils de la nation de s’asseoir autour d’une table afin de se parler et de se pardonner. Mais, cette journée tarde à venir malgré les annonces faites.
Tout en demandant à tous les Burkinabè de ne point désespérer de la situation de la nation, la Coalition les invite à une introspection profonde et à porter les actions de cohésion sociale, de vivre-ensemble et de paix, pour le grand bonheur de tous.
IV- RECOMMANDATIONS :
Dans le contexte actuel de notre pays et au regard des points de réflexion développés, la Coalition centriste formule les recommandations suivantes :
1) Elargir à la diaspora la mobilisation des ressources pour le soutien patriotique
En rapport avec les défis sécuritaires et humanitaires, les besoins de l’Etat sont énormes. Pour la mobilisation des ressources, l’approche du fonds de soutien patriotique, pourrait être généralisée aux Burkinabè de l’extérieur, à travers le monde entier. Un dispositif de collecte par l’entremise des ambassades, consulats et autres, pourrait être envisagé à cet effet. Des assemblées générales pourraient être organisées par nos ressortissants à l’étranger et des amis du Burkina Faso.
2) Inclure les partis légalement reconnus aux concertations
L’interruption de l’ordre constitutionnel en janvier 2022 a également fait voler en éclats les ex-Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) et Chef de file de l’opposition politique (CFOP) ainsi que l’Opposition non affiliée (ONA) et Autres partis. Des partis se sont regroupés en coalition, des formations politiques ont été créées. Il est donc anachronique de continuer à convoquer des regroupements qui n’existent plus. Par conséquent, tous les partis légalement reconnus doivent être associés aux concertations nationales. Toute exclusion ne fera que déchirer davantage le tissu social durement mis à l’épreuve.
3) Garantir les libertés d’opinion
La crise sécuritaire a fortement impacté la cohésion sociale. L’on assiste, avec consternation, à des menaces de mort proférées contre des citoyens, sur les réseaux sociaux et bien d’autres supports de communication par des individus qui ont peu d’égard vis-à-vis de la Constitution et des autorités en place. Cela rajoute à la psychose que vivent les populations du fait de l’insécurité. Il est souhaitable que l’Etat, garant des libertés individuelles et collectives, mette un terme à ces pratiques.
4) Respecter les engagements pris avec le peuple Burkinabè et les organisations sous régionales et internationales
La Transition politique doit aboutir au retour à l’ordre constitutionnel normal conformément à la Charte de la Transition et à l’échéance fixée par les assises nationales.
Au vu des victoires engrangées et des zones libérées de l’emprise terroriste, nous avons bon espoir que les déplacés internes regagneront bientôt leurs villages d’origine. Alors les Burkinabè reconnaissants à leurs héros, les acclameront et les célébreront afin qu’ils parachèvent leur mission historique par l’organisation d’élections libres, inclusives et crédibles.
Vive le Burkina FASO!
Courage aux FDS et aux VDP
Vive la CCP !
Solidaire de tous ses filles et fils
Ouagadougou, le 28 avril 2023
Ont signé :
Le Parti de la Démocratie et de la Jeunesse ( PDJ)
Le Président
Halidou OUEDRAOGO
L’Alliance Démocratique des Patriotes (ADP)
Le Président
Abdoulaye OUEDRAOGO
Pour l’Alliance Africaine ( A+ )
Le Président
Marcel KABORE
Pour l’Union des Indépendants pour le Changement (UNIC)
Le Président
Hubert SAWADOGO
Le Parti pour la Renaissance de la Démocratie au Faso (PRDF)
La présidente
Aissata SORGHO/OUEDRAOGO
Le Congrès pour la Renaissance et le Progrès (CRP)
Le vice-président
Valentin OUEDRAOGO
Le Coordonnateur national
El Hadj Mahamadi Lamine KOUANDA